Etat d'urgence : les établissements culturels du Poitou-Charentes redoublent de vigilance

Le 13 novembre, le monde du spectacle a été touché au coeur. Les salles renforcent considérablement leur dispositif de sécurité, comme leur recommande le ministère de la Culture.

Dans une lettre adressée aux présidents d'établissements culturels publics, intitulée "Adaptation de la posture vigipirate" et datée du 14 novembre, le ministère de la Culture détaille tout un panel de mesures de sécurité recommandées durant l'état d'urgence. Contrôle systématique du courrier, des véhicules et des marchandises entrants ; interdiction du stationnement aux abords des sites sensibles ; renforcement de la protection des systèmes informatiques... Tout y passe. Si certaines de ces recommandations sont uniquement destinées à l'Île-de-France, d'autres s'appliqueront dans toutes les régions.

Le Théâtre et auditorium de Poitiers (TAP) a pris la mesure de la menace. "On a totalement modifié la façon d'accéder au TAP. Il ne sera par exemple plus possible d'entrer directement par le parking", explique la directrice adjointe, Florence Cadin-Loth. "L'enjeu est aussi de protéger les accès secondaires, comme les sorties de secours, car ce sont les plus vulnérables", ajoute-elle. La salle, qui disposait déjà de son propre service d'ordre, va en outre avoir recours à une société de sécurité pour effectuer des fouilles à l'entrée. 

L'administratrice de la Nef d'Angoulême, Laetitia Perrot, a, elle aussi, décidé d'investir : "nous allons engager des agents de sécurité supplémentaires, procéder à des fouilles des sacs, faire davantage de rondes autour du bâtiment et recourir à des détecteurs à métaux."

Mais tous les directeurs d'établissements publics ne comptent changer radicalement leur dispositif de sécurité. "Nous serons d'autant plus vigilants. Cependant, notre personnel de sécurité est déjà aux normes imposées par le plan vigipirate renforcé", indique le patron de l'Acclameur, Nicolas Fredon. "Si nous augmentons le nombre de vigiles, c'est pour le confort de notre public : il ne faut pas que les contrôles entraînent des queues interminables à l'entrée."

Ce renforcement de la sécurité aura un coup. La ministre de la Culture, Fleur Pellerin, a annoncé, le 19 novembre, le déblocage de 4 millions d'euros pour aider les salles à faire face à cette dépense supplémentaire.

La direction régionale des affaires culturelles a par ailleurs pris contact avec certaines des grandes salles de spectacle du Poitou-Charentes pour savoir si elles comptaient programmer des "concerts ou autres représentations à risque", comme l'explique David Fourrier, directeur de la Sirène (La Rochelle). Parmi les critères retenus : l'affluence ou encore les prises de positions des artistes. Des moyens supplémentaires pourront être alloués ces soirs-là.

"Nous nous sommes une fois de plus remis en question. Malheureusement, si des commandos ont envie de forcer l'entrée avec une kalachnikov... ils y arriveront. Le tout est d'assurer le mieux possible l'évacuation du public pour protéger un maximum de personnes", avoue, résigné, David Fourrier. "Le tout, c'est de ne pas céder et de continuer les représentations. C'est notre façon de résister", martèle-t-il avec émotion.

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