C'est une opération sauvetage qui a commencé ce 27 novembre par une démolition. Une deux cabanes emblématiques du Bassin d'Arcachon, sur l'île aux Oiseaux, menaçait de s'effondrer. Elle va enfin pouvoir être restaurée grâce à une mobilisation de généreux donateurs publics et privés, dont le "loto du patrimoine".
Alors qu'ils décrochent l'un des volets rouges emblématiques, le pincement au cœur est presque palpable. Ce n'est pourtant que temporaire. L'état de délabrement de la célèbre cabane tchanquée n°3 est tel qu'il a fallu se mobiliser pour cette opération de sauvetage. La cabane sur pilotis, comme sa jumelle aux volets blancs, en son temps, va donc être démontée puis reconstruite à l'identique. Elle vivra ensuite, de nouveau, au rythme des marées, les pieds dans l'eau.
Le maire de la Teste de Buch , Patrick Davet, est tout sourire. "J’ai entre les mains un morceau de cette cabane que j’ai moi-même découpé". Il se dit "touché" de pouvoir réaliser cela avec son équipe d'élus. "Une démolition, c'est toujours quelque chose de fort quand même !"
C'est la ville de La Teste de Buch qui s'est vu confier la gestion des deux cabanes en 2019, par le Conservatoire du littoral, qui en avait la charge depuis le désistement des anciens propriétaires face au coût de leur restauration.
Presque à l'identique
C'est en fait la deuxième cabane n°3. La précédente avait été construite en 1883, mais mise à terre par la tempête de 1943. Remise sur pied en 1945, elle a subi les assauts des vents et des marées pendant plus de 75 ans et menaçait de s'écrouler depuis ces dernières années. Il y a deux ans, ses pilotis avaient été consolidés en urgence.
La restauration de l’édifice a été confiée au duo d’architectes qui avait déjà reconstruit la cabane voisine, la n° 53. Ils promettent que la cabane aux volets rouge sera refaite presque à l’identique, avec des matériaux plus durables : du bois maritime, bien sûr mais aussi "du bois sinistré", c'est-à-dire qui a "vécu" les grands incendies de 2022. Quant aux "tchanques", les pilotis, ils seront faits d'un bois imputrescible résistant à l'eau salée.
Un million d'euros
Le nerf de la guerre, qui avait d'ailleurs fait renoncer les anciens propriétaires, c'est le coût de cette restauration : un million d’euros. Mais cet emblème du tourisme girondin, qui figure en bonne place sur toutes cartes postales et photos de vacances, a su mobiliser les collectivités territoriales, notamment la région Aquitaine et la ville d'Arcachon, et susciter l'engouement de généreux donateurs, des entreprises comme des particuliers.
Une cagnotte est encore ouverte pour participer au sauvetage et le reste à financer devrait être pris en charge par la Fondation du patrimoine, portée par Stéphane Bern et son loto du patrimoine. Elle a été choisie parmi les cinq candidats du département.
La reconstruction est prévue pour le mois de juin.