À l'occasion de la semaine européenne de la vaccination, jusqu'au 28 avril, Santé publique France révèle que le niveau de vaccination progresse en France, mais reste insuffisant pour éviter le retour de certaines maladies. À l'heure des fausses informations sur les réseaux sociaux, il s'agit de rappeler l'importance de ce geste préventif, comme lors de cette campagne de sensibilisation à Arcachon ces jours-ci.
La vaccination est souvent au cœur de nombreuses discussions, voire "conspirations" sur les réseaux sociaux. Après la crise du COVID qui a été à l'origine d'un nouvel arsenal comme les vaccins dits "à ARN messager", la vaccination reste un sujet sensible. Et pourtant, comme le fait savoir Santé Publique France, plus de huit Français sur dix se disent favorables au vaccin en 2023 !
Au Pôle de santé d'Arcachon, le Dr Cristian Fedorczuk accueille une famille venue faire vacciner la petite dernière. Derrière sa tétine, la petite Luna ravale quelques pleurs devant le pédiatre. Elle ne comprend pas vraiment que la piqûre qu'elle vient de recevoir va la protéger contre "le méningocoque de type B", qui représente, d'après le docteur, "60 % des infections dans l'enfance".
On peut avoir des infections à méningocoques partout : au niveau articulaire, aux poumons mais aussi au niveau du cerveau. C'est ce qu'on appelle une méningite qui peut donner des séquelles très graves.
Dr Cristian FedorczukPédiatre
Ce n'est encore qu'un bébé, mais il faut s'y prendre au plus tôt, dès deux mois, pour respecter le protocole des onze vaccins obligatoires.
Pour la famille de Luna, la vaccination est une évidence depuis l'hospitalisation, pendant plusieurs jours, de sa sœur aînée, en raison d'un rotavirus. Elle n'avait pas été vaccinée.
La Semaine européenne de la vaccination a été créée en 2005 par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et se déroule aujourd’hui dans près de 200 pays dans le monde.
Du 22 au 28 avril, c'est l'occasion d'informer directement le public comme les professionnels sur l'actualité vaccinale, de répondre aux nombreuses questions, de promouvoir les différents vaccins et comment tenir à jour ses vaccinations.
Carla Génévrier et Vincent Piffeteau ont rencontré des candidats au vaccin de tous âges.
Retour de la rougeole
L'occasion également de rappeler l'enjeu des vaccins. Depuis quelques années, on assiste au retour des "vieilles" maladies infantiles que l'on ne voyait plus. Comme la rougeole, une infection très contagieuse et parfois sévère, surtout pour les adultes. "Il faut savoir que la vaccination contre la rougeole a évité autour de 2,3 millions de décès en 2022 !"
Enfants comme adultes, il faut régulièrement surveiller les rappels, notamment le pneumocoque, la grippe, le tétanos et la poliomyélite après 60 ans et bien sûr le Covid, dont la campagne de vaccination vient d'être lancée.
La vaccination protège le patient individuellement, mais également collectivement. On parle de vaccination "altruiste", pour soi-même et pour les autres, explique le Dr Amaury Barret. "Plus on vaccine un grand nombre de personnes au sein d'une population, plus on a une immunité de groupe. À ce moment-là, la maladie en question ne se propage plus ou moins". Pour lui, l'efficacité de la vaccination obligatoire n'est plus à démontrer, "on sait que la vaccination permet de sauver environ trois millions de personnes et si on augmentait la couverture vaccinale, on en aurait 1,5 million de plus".