Ils veillent sur votre sécurité en mer et au respect des règles de navigation. Depuis le sémaphore du Verdon-sur-Mer, en Gironde, perchés à 17 mètres de haut, les guetteurs de la marine nationale forment un réseau de surveillance stratégique.
Valentine est un marin à terre. Militaire, elle est guetteur. Ici dans son sémaphore de la Pointe de Grave, aucun mouvement sur l'estuaire de la Gironde ne lui échappe. A 18 ans tout juste, la bordelaise doit faire preuve d'autorité pour mener à bien sa mission.
Au début, c’est vrai que c’est un peu compliqué. Surtout que c’est en anglais. Il faut pas mal s’entraîner avant. Quand on décroche, on dit immédiatement qu’on est militaire, qu’on est les autorités et du coup, en général, ils ne posent pas trop de problème en soi. Ça ne m’est jamais arrivé d’avoir des réticences.
Défendre le territoire, lutter contre les trafics illégaux mais aussi participer aux secours en mer avec les Cross.
Les 58 sémaphores du littoral métropolitain sont le dernier rempart après les navires de la marine nationale, les douanes et les affaires maritimes qui, eux, patrouillent sur l'eau. Le Vice-amiral Olivier Lebas défend la stratégie de ces sémaphores :
C’est tout un réseau, à la fois en mer, au large et puis le long des côtes qui assure à la France sa capacité à pleinement assurer la souveraineté et le contrôle des approches maritimes.
Le guetteur assure des quarts comme sur un bateau mais n'embarque pas. Pour recruter ces marins sédentaires, la Marine Nationale affecte au plus près de chez eux ces sémaphoristes pour leur premier engagement. Le Maître principal William travaille au centre d'information et de recrutement des forces armées.
On s’est aperçu que dans les premières années, souvent, le déracinement pouvait être compliqué donc on propose à ces jeunes-là un premier contrat où ils peuvent s’acclimater. C’est une parenthèse dans la mobilité qui fait partie de ce qu’accepte le militaire.
Quand elle n'est pas en passerelle, Valentine n'est jamais très loin. Avec deux collègues cette semaine, c'est elle qui veille au grain sur cette pointe de grave, surveillée par les sémaphores depuis Napoléon 1er.