Le SOS des ostréiculteurs, relayé par les élus locaux, a été entendu. Le ministre de l'Agriculture s'engage à leur venir en aide, notamment avec des exonérations de charges pour une période de six mois. Il va aussi se pencher sur le sort des fameuses cabanes de dégustation.
Les huîtres sont encore interdites à la vente ce jeudi 4 juin, mais les ostréiculteurs ont un peu plus de baume au coeur. Le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, est venu avec des bonnes nouvelles jusqu'aux cabanes ostréicoles du Bassin d'Arcachon mercredi 3 juin dans la soirée.
Je suis venu dire aux Françaises et aux Français : venez déguster ces produits, venez déguster dans les cabanes ostréicoles.
Didier Guillaume - ministre de l'Agriculture -
Les producteurs ont souffert durement de la crise sanitaire, continuant de travailler sur leurs parcs, mais ne pouvant rien vendre ou presque comme en témoigne Thierry Lafon, président des ostréiculteurs d'Arcachon-Aquitaine. " On a continué cet effort d'emploi, donc on a besoin de ce soutien, cette mesure pour éviter que la pression financière soit trop forte (... ) C'est ce que l'on demandait. C'est un signe fort, ça nous rassure. " a-t-il confié sur l'antenne de nos confrères de France Bleu jeudi matin.
On fait partie des filières que le gouvernement tient à soutenir de façon sonnante et trébuchante. Cette visite est un signal sur tout l'intérêt qu'ont les filières et la consommation avec les filières courtes.
Thierry Lafon - président des ostréiculteurs d'Arcachon-Aquitaine -
Les élus du littoral se sont mobilisés pour faire connaître les difficultés des producteurs français et obtenir l'intervention de l'Etat. Didier Guillaume arrive donc avec des mesures de soutien spécifiques à la filière ostréicole : l'exonération de charges sur six mois. De plus, il a annoncé avoir obtenu de l'Europe le déblocage d'un dispositif de compensation d'une partie des pertes de chiffre d'affaires sous conditions en complément des mesures nationales.
Cette crise a été terrible pour eux.
Didier Guillaume - ministre de l'Agriculture -
Et il s'engage : " L'Etat sera présent, aux côtés des collectivités locales. Nous avons fait agir un procédé au niveau européen, nationale. Des aides sans précédent, c'est la filière agricole de production la plus aidée." a-t-il affirmé sur l'antenne du 19/20 de France 3 Aquitaine.
Mesures de soutien spécifique à la filière ostréicole : dispositif de compensation d’une partie des pertes de chiffre d’affaire sous conditions en complément des mesures nationales existantes. @CNCFrance @mhdesesgaulx @al_rousset @SoPanonacle pic.twitter.com/jrvcJ6dhFl
— Didier GUILLAUME (@dguillaume26) June 3, 2020
Didier Guillaume a pris des engagements pour la filière lors d'une interview dans l'édition du 19/20 de France 3 Aquitaine mercredi 3 juin 2020
Double peine pour les ostréiculteurs
Les ostréiculteurs ont deux niveaux d'urgence : " L'absence de chiffre d'affaires sur un trimestre, ça met à mal certaines exploitations selon leur mode de commercialisation et leur cycle de trésorerie. Certaines entreprises sont dans une situation vraiment précaire. Et le problème de gestion des stocks, ( les huîtres non vendues pendant le confinement NDLR ) qu'il faut travailler, qui ont un coût de revient et qui vont déséquilibrer le marché. "Ce que Thierry Lafon appelle la double peine : " un effet à court terme et un effet qu'il va falloir soigner à plus long terme et sur lequel le meilleur des remèdes sera une reprise rapide. "
Favoriser les cabanes ostréicoles
Une reprise qui passe aussi par la filière courte, et notamment par cette nouvelle tendance sur le Bassin d'Arcachon : les cabanes à huîtres qui vendent sur place pour la dégustation, mais qui selon certains s'apparentent à une activité de restauration, sans certaines contraintes réglementaires.C'est le débat qui agite les bords du Bassin depuis des années. Didier Guillaume, le ministre de l’Agriculture a d’ailleurs demandé à ce qu’une réglementation soit étudiée. C'était dans le contexte d'un procès qui s'est déroulé en novembre 2019 au cours duquel une question est devenue centrale : à quel moment une cabane à huître devient un restaurant ?
Le ministre a pris fait et cause pour cette activité : " Nous devons trouver un terrain d'atterrissage sur la vente directe et les cabanes.Nous allons le trouver (.. ) Il faut trouver un texte qui va juridiquement caler tout ça pour que les touristes, les habitants, les amateurs puissent venir les manger et que les producteurs le fassent en en toute tranquilité. Nous allons régler la situtation "
Du baume au coeur donc en attendant les nouvelles de la préfecture sur la levée ou pas d'interdiction de commercialisation des huîtres, en raison de la présence d'une algue toxique. Les analyses doivent parler et devraient apporter une réponse ce vendredi 5 juin.