Les ostréiculteurs du bassins se sont réunis ce lundi à Arcachon dans une ambiance tendue, une semaine après la condamnation d'une couple de producteurs pour travail dissimulé.
Dès le parvis, les tags annoncent la couleur : les mots "Lafon démission" sont inscrits sur le parking du comité régional de la conchyliculture à Arcachon.
Les mêmes mots se découpent sur les vitres du bâtiment. C'est Thierry Lafon, le président des ostréiculteurs d'Arcachon Aquitaine, qui est visé par ces mots, inscrits avant l'AG exceptionnelle qui rassemble les ostréiculteurs du bassin.
Absence de soutien
Ils sont entre 100 et 150 à s'être réunis ce lundi matin, dans une ambiance assez houleuse. Le contexte est tendu : les ostréiculteurs reprochent au président son absence de soutien aux époux Vigier, et par extension, à l'ensemble de la profession.Ce couple d'ostréiculteurs, propriétaire du Routioutiou à Gujan-Mestras a été tout récemment condamné pour "travail dissimulé par dissimulation d'activité".
Il a vendu en 2017 plus de 300 000 euros de vins et de crevettes, contre 198 000 euros d'huîtres. Or, selon l'arrêté préfectoral en vigueur, la vente de crustacés, vin ou pâté par des ostréiculteurs doit rester une activité annexe.
Vers un durcissement du poste ?
Si la condamnation inquiète les ostréiculteurs, qui craignent une jurisprudence, d'autres reprochent aux propriétaires du Routioutiou d'avoir joué avec le feu en s'affranchissant des règles et par conséquent jeté l'opprobre sur l'ensemble de la profession.D'autant plus que la préfecture tient désormais à clarifier les conditions de vente d'huître dans les cabanes de dégustation, et pourrait bien les durcir. Un seuil de revenus pourrait même être fixé.
Actuellement 280 ostréiculteurs sont en activité sur le bassin d'Arcachon. Environ un tiers d'entre eux propose de la dégustation.