A Bayonne ou Bordeaux, les animateurs du périscolaire veulent faire entendre leur colère

Partout en France, les animateurs et animatrices du périscolaires sont mobilisés pour demander une meilleure reconnaissance de leur travail et dénoncer leur précarité. Des rassemblements étaient organisés à Bordeaux et Bayonne ce mercredi.

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Les parents d'élèves les connaissent bien, les appellent souvent par leurs prénoms. Ils et elles sont ceux et celles qui prennent en charge les enfants pendant le temps du périscolaire, dans les Accueils de loisirs sans hébergement, les ALSH. Tôt le matin avant la classe, sur le temps du déjeuner, le soir après les cours, ou encore le mercredi.

Ce mercredi, de nombreux accueils de loisirs sont fermés ou ne fonctionnent que partiellement. Partout en France, les animateurs périscolaires sont mobilisés. Ils répondent un appel national "48 heures sans animatrices ni animateurs", afin de protester contre la précarisation de leur métier.

Une mobilisation inédite

A Bordeaux, le rendez-vous était donné devant la préfecture de la Gironde. Entre 50 et 70 personnes se sont rassemblées, pendant une heure et demie, pour un sit-in.

"Je suis dans l'animation depuis vingt ans, souligne Cécile, directrice d'un ALSH en sud Gironde. Je n'avais jusqu'alors jamais vu un mouvement national de cette ampleur." Pour cette animatrice, la situation n'est plus tenable.

"Les animateurs sont soit en CDD renouvelables, soit en  Contrats d'engagement éducatif, qui permettent de payer l'animateur sur une base de 23 euros par jour. C'est le même forfait, qu'ils travaillent deux heures ou dix heures dans la journée", s'indigne-t-elle.

Des CDD renouvelés depuis dix ans

Les rémunérations et types de contrat dépendent des collectivités qui embauchent l'animateur. "Notre métier n'est pas reconnu par l'Etat. On estime que c'est un job étudiant, alors que beaucoup en font leur profession. Le problème, c'est que les contrats sont précaires, que certains renouvellent des CDD depuis dix ans, et que les temps partiels les obligent à cumuler plusieurs emplois".

"Nous sommes pourtant d'utilité publique. Quand il y a eu la crise de Covid, les ALSH étaient ouverts pour garder les enfants de soignants", rappelle-t-elle. La directrice d'ALSH déplore le manque de moyens alloués par l'Etat aux collectivités et les conséquences sur leurs conditions de travail.

On a moins de préparation, de réunions pédagogiques. Notre taux d'encadrement est désormais de un animateur pour 18 enfants de plus de six ans. Pourtant, on ne fait pas de la garderie, on monte des projets d'animation… On ne garde pas du bétail, on garde des enfants !

Cécile, directrice d'un ALSH

France 3 Aquitaine

Journées fractionnées

À Bayonne aussi, la grogne s'est fait entendre. "Les animateurs sont à bout", estime Maialen Fauthoux. La directrice du centre de loisirs bascophone Uda Leku était présente à un rassemblement devant la sous-préfecture, avec une vingtaine d'animateurs et animatrices.

"Quand vous amenez vos enfants à l'école le matin, vous le remettez à un animateur qui est présent et bienveillant. Mais en fait, cet animateur il vient travailler deux heures le matin, il repart chez lui. Il revient deux heures pour faire la cantine, il repart, puis il revient deux heures pour faire le périscolaire du soir", rappelle-t-elle.

Avec ces contraintes, les animateurs ont du mal à trouver un autre boulot, et ils vivent dans une grande précarité. Nous, on veut des vrais boulots, de vrais postes et une véritable politique de la jeunesse en France.

Maialen Fauthoux, directrice du centre de loisirs bascophone Uda Leku

France 3 Euskal Herri

Dans leur mouvement, les animateurs et animatrices sont soutenus par une intersyndicale comprenant, entre autres la CGT, Solidaires, la CNT, ou encore Sud. Le mouvement de mobilisation lancé en octobre pourrait se poursuivre dans les prochaines semaines.

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