En Gironde, les agriculteurs s'inquiètent des conséquences futures de l'accord sur le Mercosur. Ce texte, qui n'est pas encore adopté, prévoit une diminution radicale des droits de douane pour les importations en provenance de Brésil, de l'Argentine, de l'Uruguay et du Paraguay.
Ils craignent une arrivée massive de viande sud-américaine sur les marchés français et européens. En Gironde, comme dans toute la France agricole, les éleveurs sont vent debout contre le projet d'accord Mercosur. Ce dernier, signé le 28 juin entre la Commission européenne, et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay et Paraguay) prévoit une diminution de 90% des droits de douane entre l'Union européenne et ces quatre pays.
Le texte est signé mais pas adopté, mais déjà Jean-Louis Dubois, producteur de Limousines à Bruges en Gironde, fait part de ses inquiétudes. "Ca va engendrer un problème économique alors que l'élevage français est déjà en difficulté, mais aussi un problème environnemental", assure cet éleveur bio.
En Amérique du sud, il y a beaucoup de déforestation pour produire des céréales qui nourrissent les animaux.
Nourris aux antibiotiques
Les pratiques de production dans les pays du Mercosur sont aussi pointées du doigt. Des bêtes nourries aux antibiotiques pour accélérer leur croissance, le recours à des produits phytosanitaires interdits en France pour la production de céréales…Si l'accord est ratifié, les pays du Mercosur pourront exporter chaque année 99 000 tonnes de bœuf, 100 000 tonnes de volailles ou encore 180 000 tonnes de sucre vers les pays de l'Union européenne.
Patrick Vasseur, vice-président de la Chambre d'Agriculture de la Gironde en charge du plan Eco sanitaire espère que l'Etat assurera une traçabilité rigoureuse.
"Nous on a des contrôles par l'administration, sur nos exploitations, au niveau de la transformation, jusque dans les magasins. Il faut que l'Etat développe les contrôles auprès des produits qui vont rentrer".
Il faudra qu'ils respectent les normes françaises mais aussi la qualité que les consommateurs souhaitent
Le texte signé vendredi doit désormais être approuvé par tous les Etats membres des pays européens au Conseil de l'Union européenne, puis voté par le parlement européen, et ratifié par les pays du Mercosur.
Voir le reportage de France 3 Aquitaine