Des élus de la métropole de Bordeaux, en Gironde, et la chambre de commerce et d'industrie ont écrit lundi au Premier ministre pour lui demander "le maintien" de la navette aérienne Bordeaux-Paris, dont la disparition porterait "un nouveau coup" à l'économie locale.
La suppression de la navette entre Paris-Orly et Bordeaux-Mérignac est "une mauvaise réponse à une bonne question", préviennent les élus dans ce courrier adressé lundi 19 mai au Premier ministre Edouard Philippe. Ce courrier commun a été consulté par l'AFP.
L'union sacrée politique
Dans cette lettre, Alain Rousset, le président de la Nouvelle-Aquitaine ; Patrick Bobet, président de la Métropole ; Patrick Seguin, président de la CCI de Gironde, Nicolas Florian, maire LR de Bordeaux et Alain Anziani, son homologue PS à Mérignac où se situe l'aéroport bordelais, ont pris la défense de la liaison menacée par des réductions de la voilure d'Air France sur le réseau intérieur, pour des motifs d'ordre écologique.Dans le cadre des contreparties demandées par le gouvernement à l'aide de sept millions d'euros consentie à Air France, l'exécutif avait invité fin avril la compagnie à "une réflexion" sur le réseau "en particulier quand il y a des alternatives ferroviaires de moins de 2H30", comme à Bordeaux relié à la capitale par la LGV en 2H04.
Face à une possible "mise en cause de la totalité des liaisons quotidiennes" Bordeaux-Mérignac et Orly, les élus et la CCI plaident "pour le maintien d'un nombre suffisant de navettes".
A "l'impératif écologique", ils répondent qu'un "plan ambitieux" visant la neutralité carbone sur l'aéroport a été adopté en décembre.
Ils avancent aussi que "la vocation première" de cette liaison "n'est pas de satisfaire des aspirations touristiques, mais de permettre à des salariés d'effectuer des allers-retours dans la journée".
Sur l'axe Paris-Bordeaux (1,21 million de passagers en 2019), "la navette Bordeaux-Orly a maintenu un trafic de 550.500 passagers malgré la concurrence de la LGV", pour "l'essentiel" des travailleurs, notamment de la filière aéronautique qui emploie sur Bordeaux-Mérignac près de 35.000 salariés, soulignent les défenseurs du Bordeaux-Orly.
"La disparition de la navette priverait Bordeaux et sa région d'un atout essentiel d'attractivité. Après la disparition de Ford, elle porterait un nouveau coup, plus progressif mais à terme de plus grande ampleur, à l'industrie locale et à l'emploi", concluent les élus.
Le maire de Mérignac @AANZIANI craint un nouveau séisme Ford en cas de fermeture de la navette Air France Bordeaux-Paris. Il vient d'envoyer une lettre ouverte à Edouard Philippe https://t.co/Yzd2WYAstL pic.twitter.com/uowQUI39h2
— France Bleu Gironde (@Bleu_Gironde) May 19, 2020
Réaction des écologistes
"Le redressement économique de nos entreprises ne peut s'exonérer de contreparties écologiques et climatiques", a réagi dans un communiqué l'opposant écologiste à Bordeaux Pierre Hurmic arrivé deuxième derrière le maire sortant en mars.✈️Navette aérienne #Bordeaux #Paris
— Pierre HURMIC (@PierreHurmic) May 18, 2020
Le rôle des pouvoirs publics n’est-il pas d’accompagner les entreprises de l’Aéroparc vers une mutation inévitable au lieu de persister à les ancrer dans les errements du vieux monde ? ?
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