Antisémistisme : ils sont venus par milliers dans un geste de fraternité

Dans les grandes villes de France, ils sont venus par milliers, ce mardi soir, dire "non" à l'antisémitisme et au racisme. Surtout défendre une certaine idée de la France, de la République et sa devise "Liberté, Egalité, Fraternité". 

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Des actes antisémites se sont multipliés ces derniers temps. Les derniers en date : la profanation d'un cimetière juif en Alsace, les invectives violentes à l'adresse du philosophe Alain Finkielkraut, mais aussi ces tags sur les portraits de Simone Veil.... ceux dont on parle. Car beaucoup d'anonymes en sont victimes, chaque jour, et ne sont pas toujours rapportés, ne font l'objet d'aucune plainte.... 

Une banalisation de cet antisémitisme, de ces actes de violences verbales et physiques, de ce racisme ordinaire quelle que soit son origines sa religion, son orientation sexuelle... c'est "non !" Et même si la loi française est déjà explicite, ces manifestants d'un soir, dans un geste commun de fraternité, de patriotisme, demandent plus d'intransigeance, tout simplement une application des textes. 
 

4000 à Bordeaux

Ce mardi soir, alors que les rassemblements étaient accompagnés d'un service de sécurité visible et invisible (beaucoup de talkies walkies) et que les partis politiques ont voulu afficher la carte de l'unité nationale, c'est le geste des anonymes de fraternité, de patriotisme qui importe.

L'appel avait été lancé par le Parti socialiste, avait été suivi par les partis politiques, syndicats et associations ( Licra, SOS Racisme) et chacun se succède pour apporter les mots, assurer d'un soutien en espérant qu'ils ne soient pas vains.
 

A Bayonne

Le rabbin de Bayonne, Joseph Ohayon, exprime son réconfort de voir tant de monde rassemblé mais estime que cette haine envers les juifs est aussi dirigé vers l'autre en général :
 
Mais beaucoup d'anonymes, citoyens.

Certains sont aussi touchés par la foule venue nombreuse, en soutien:

Ça me fait grand plaisir! Parce que, vraiment, on en a besoin. 
Ça touche au coeur de voir autant de monde venu ce soir...

Même si cet homme reste affligé par l'antisémitisme latent, en France:

Nous sommes juifs de France... et fiers de l'être.

Il y a toujours eu une frange d'antisémitistes à gauche... et à droite!
C'est un peu comme la rougeole : de temps en temps ça revient. Mais j'espère que ce sera éradiqué rapidement!
 

A Pau

A Pau aussi, ils étaient plusieurs centaines à vouloir croire en cette unité républicaine.
Une minute de silence en hommage aux victimes, puis on entomne doucement une Marseillaise et des applaudissements timides... puis un hymne à la joie sans parole...

Deux femmes expriment bien l'ambiance de la soirée quand on leur demande pourquoi, elles sont venues ce soir. La première :

C'est par rapport à tous ces événements. Il est normal qu'on manifests et qu'on s'unisse pour que ça s'arrête!
 

La deuxième :

On est tous juifs, musulmans, chrétiens, démocrates. On est tous athés : on a le droit et la liberté d'être qui on est...
 

Regardez le compte-rendu de ces rassemblements aquitains par Gilles Coulon (Euskalherri/Pau sud-Aquitaine) :
 


 

En France

Des milliers de personnes se sont rassemblées mardi soir à Paris et partout en France pour protester contre la multiplication des actes antisémites dans l'Hexagone, illustrée le jour-même par la découverte de 96 tombes juives profanées dans un cimetière alsacien, et contre laquelle Emmanuel Macron a promis la plus grande
fermeté.
    "La République est un bloc", a déclaré le président de la République au Mémorial de la Shoah, où il s'est rendu en fin de journée en compagnie des présidents des deux chambres du Parlement pour se recueillir et déposer une gerbe.

    Au même moment, place de la République à Paris, une foule de 20.000 personnes (selon le PS( brandissant ici ou là des pancartes "Ça suffit"

    Le Premier ministre Édouard Philippe, accompagné de plusieurs membres du gouvernement,
a pris place au sein d'un périmètre sécurisé où se pressaient de nombreux représentants
politiques.
    "Se rassembler, c'est nécessaire. Ça n'est pas suffisant, mais c'est nécessaire pour dénoncer ce qui n'est pas acceptable. Ensuite il y aura du travail d'éducation, de formation, probablement un travail législatif, aussi", a déclaré M. Philippe à l'issue de la cérémonie.
  

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