En 2011, un homme violait deux femmes, à quelques jours d’intervalle à Saint-Paul-les-Dax, dans les Landes, et à Gujan-Mestras, en Gironde. Neuf ans plus tôt, il sévissait en Île-de-France. Ce 2 avril, un appel à témoins nouvelle génération a été lancé par les ministères de l’Intérieur et de la Justice.
Une musique angoissante, un générique aux allures de séries policières, trois interviews. Le nouvel appel à témoins, lancé par les ministères de la Justice et de l’Intérieur, veut “capter l’attention du grand public”. Intitulés “En quête d’indices”, ces appels à témoins veulent relancer des “cold case”, ces affaires non élucidées gérées par le pôle des crimes sériels ou non élucidés rattachés au tribunal de Nanterre et créé il y a deux ans.
Deux viols en dix jours
Pour leur premier appel à témoins, les ministères reviennent sur l’affaire du “violeur au couteau”. Il s’agit de trois viols perpétrés en 2011 et 2022. “Le 19 décembre, à 8 h 15, une femme promenait son chien au lac de Christus, à Saint-Paul-les-Dax, lorsqu’elle est accostée par un individu à la hauteur d’une zone boisée plus isolée”, détaille Sophie, commandant de police à la section judiciaire de Bayonne. L’homme lui demande une cigarette et sort immédiatement un couteau. Sous la menace, il va procéder à des attouchements avant de la violer.
Dix jours plus tôt, le 9 décembre 2011, c’est en Gironde, à Gujan-Mestras que sévit l’individu. Les faits se déroulent vers 12 h à la gare de la Hume. “Une femme regagnait son véhicule lorsqu'un individu entre à l’intérieur et procède à des attouchements avant de la violer”, précise le commandant de police de Bayonne. Cette fois encore, l’auteur du viol menace sa victime à l’aide d’un couteau.
Sur la piste d'un violeur en série
Rapidement, les gendarmes relient les deux affaires grâce au mode opératoire similaire, la proximité des faits, mais surtout grâce à l’ADN de l’individu. “Nous sommes confrontés au même individu. C’est l’ADN qui nous le dit, renforcé par le même mode opératoire, en journée avec un couteau. Il y a aussi une configuration particulière, dans un espace géographique précis qui met en évidence la sérialité”, précise Pascal Prache, le procureur au tribunal judiciaire de Nanterre.
Nous croyons en l’intelligence collective et l’envie d’aider.
Camille Chaizeporte-parole du ministère de l'Intérieur
Les recoupements permettent aux enquêteurs de s'intéresser à un cas encore plus ancien, remontant à 2002. Cette fois, l’homme aurait sévi à Melun. Une femme traverse un parc à la mi-journée. Comme dans les deux autres cas, l’homme, à l’aide de la menace d’un couteau, agresse sexuellement et viole sa victime sur un banc du parc, “avant de quitter les lieux rapidement”.
Depuis 2011, l’enquête piétine. Le dossier est devenu un “cold case”, que les autorités ont décidé de “faire vivre ” en lançant cet appel à témoins massif.
🔴 DIRECT | Lancement du nouveau dispositif d'#AppelàTémoins "En Quête d'Indices"
— Ministère de l'Intérieur et des Outre-mer (@Interieur_Gouv) April 2, 2024
Retrouvez la conférence de presse de Camille Chaize, @PorteParoleMI et de Cédric Logelin, porte-parole @justice_gouv ⤵️ pic.twitter.com/NLM7JxdHBP
"Faire vivre le dossier"
Dans leur vidéo, l’auteur est décrit comme un homme de 30 à 40 ans, mesurant entre 1,60 m et 1,70 m, de corpulence moyenne. Il aurait les yeux foncés et parlerait “sans accent, d’une voix douce”. Dans deux cas sur les trois, il portait un bonnet et des gants.
Diffusés sur les sites de la gendarmerie nationale, de la police nationale, mais aussi des ministères, ces appels à témoins vidéos sont le fruit de trois ans de collaborations entre les deux institutions. “Il est de sujets auxquels on croit plus que d’autres.
Les agents du service public sont persuadés que ce type de communication peut être au service de l’enquête et apporter des réponses aux familles et aux victimes”, précisait, ce matin en conférence de presse, la porte-parole du ministère de l’Intérieur, Camille Chaize.
“Auto-produits” produits par les services de police, de gendarmerie et de justice, les vidéos seront également diffusées sur leurs réseaux sociaux, qui rassemblent aujourd’hui plus de 12 millions d’abonnés. Pour réunir les nouveaux témoignages, une adresse mail spécifique a été créée : dnpj-ocrvp-eqi@interieur.gouv.fr.