Arrestation "musclée" d'un manifestant à Bordeaux : l'IGPN saisie par le parquet

Samedi, en marge de la 65e journée de mobilisation des "Gilets jaunes" à Bordeaux, un homme avait été violemment arrêté par la police devant la gare Saint-Jean. La vidéo de l'interpellation du manifestant avait fait le tour des réseaux sociaux. La police avait justifié ce geste. 

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Ce soir, le parquet de Bordeaux a annoncé via un communiqué de presse avoir "saisi l’Inspection Générale de la Police Nationale d’une enquête aux fins d’obtenir des éléments propres à fonder sa décision future sur les suites à donner à cette affaire".
Dans ce communiqué, Frédérique Porterie, procureur de la République de Bordeaux, remet les éléments dans le contexte.
"Samedi 8 février 2020, dans le cadre du mouvement dit “des Gilets jaunes”, les forces de sécurité étaient confrontées à différents endroits de la ville à des manifestants  virulents qui commettaient diverses infractions. Ainsi, deux d’entre eux, visages dissimulés, étaient vus par un policier comme ayant jeté des projectiles sur sa personne.

Repérés près de la Gare Saint-Jean de Bordeaux, les deux hommes étaient interpellés aux alentours de 16h30 pour violences volontaires commises sur personne dépositaire de l’autorité publique lors d’une manifestation sur la voie publique, participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences volontaires dans une manifestation ou ses abords immédiats, destructions et dégradations, dissimulation volontaire et sans motif légitime de tout ou partie de leur visage dans une manifestation.
L’interpellation de l’un d’entre eux par la technique dite de “balayage” utilisée par les forces de police a été largement relayée par la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo prise par un passant présent au moment de l’interpellation.
Selon les forces de police, cette technique est réglementaire, le coup de pied donné au manifestant étant destiné à le mettre au sol et non le blesser.

Dès lors, le parquet de Bordeaux, nonobstant l’absence de plainte de l’individu interpellé, a  saisi  l’IGPN d’une enquête aux fins d’obtenir des éléments propres à fonder sa décision future sur les suites à donner à cette affaire.
Les mis en cause ont quant à eux été entendus et seront reconvoqués. L’enquête ouverte contre eux se poursuit en préliminaire
".
 

Cette vidéo, vue par 2,7 millions de personnes, a été filmée par AB7 Média. "Un média indépendant et militant", explique celle qui a réalisé cette prise de vue, une Girondine de 19 ans étudiante à Bayonne. Sur cette vidéo on pouvait voir plusieurs personnes alignées le long de la gare SNCF de Bordeaux (côté Belcier), parmi eux des manifestants donc, mais aussi des passagers et un peu plus loin des enfants. C'est alors qu'un policier avait réalisé une "balayette" sur un manifestant repéré à son bonnet vert avant de lui asséner un coup dans les jambes. Un homme qui tentait de rejoindre sa compagne avait quant à lui été repoussé au point de tomber au sol.

Si la Direction Départementale de la Sécurité Publique avait admis "une petite erreur" concernant ce dernier, en revanche au sujet de l'interpellation du jeune homme au bonnet vert, celle-ci mettait en avant la conformité de la procédure. "C'est un geste normal", nous avait expliqué Patrick Mairesse DDSP de Bordeaux. Celui-ci mettait par ailleurs en avant les actes réalisés par ce jeune homme en amont de son arrestation. Selon lui, le jeune homme avait été repéré en train de jeter des projectiles qu'il se serait fourni en pillant un chantier. 

 
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