Un bus du réseau TBM a pris feu ce vendredi 3 juin sur la rocade de Bordeaux à hauteur de Bègles. Aucun blessé mais la circulation a été très perturbée. C'est le troisième incendie de bus dans la métropole. TBM annonce un renforcement des contrôles.
Il était 5h30 ce vendredi matin quand l'incident est survenu.
Un bus de la liane 34 se rendait au départ de sa ligne à Bègles, il venait de sortir du dépôt. L'incendie s'est déclaré alors qu'il roulait sur la rocade.
"Le chauffeur s'est arrêté sur le bas côté sur le pont François Mitterrand, le feu s'était déclenché au niveau de la boîte de vitesse" affirme le directeur du réseau TBM Pierrick Poirier.
Une grosse pièce qui assure le passage de transmission a rompu ce qui a provoqué une fuite du liquide qui assure la fluidité. Ce liquide très chaud s'est répandu sur le pot d'échappement lui aussi brûlant, c'est de là que le feu est parti.
Pierrick Poirier - Directeur TBMSource : France 3 Aquitaine
Les flammes se sont rapidement propagées. Le bus a entièrement brûlé.
Trois incendies en trois semaines sur des bus TBM
C'est le troisième bus issu du réseau des transports de Bordeaux Métropole qui est ainsi ravagé par un incendie.
Le premier incident est survenu le 16 mai dernier, avenue de Thouars à Talence. Le véhicule, roulant au diesel, s'est embrasé et a été complètement détruit. Une vingtaine de passagers avaient dû être évacués.
La cause ? Un câble d'un faisceau électrique est entré en contact avec le moteur. Ce qui a provoqué un court-circuit et le départ de feu.
Le deuxième bus carbonisé roulait lui au gaz naturel comme celui de ce matin. Le jeudi 26 mai, au soir de l'ascension, il s'est embrasé avenue du Général de Gaulle à St-Médard-en-Jalles.
Il effectuait la liaison de la liane 3 entre St-Médard et la place des Quinconces à Bordeaux. Les passagers, qui ont tous réussi à sortir, ont eu extrêmement peur. Ils redoutaient une explosion.
La cause ici ? Un échauffement lié au système de freinage sur la roue arrière gauche. Elle a été retenue par le frein, a chauffé, et commencé à brûler.
Ce sont trois incendies causés par trois problèmes techniques différents, il n'y a donc pas de défaut récurrent sur les véhicules de notre parc
Pierrick Poirier - Directeur de TBMSource : France 3 Aquitaine
La direction de TBM certifie que le système de gaz n'est pas en cause sur ces incendies. "Ce système est doté d'une sécurité qui permet de relâcher automatiquement le gaz, il est libéré et ça évite l'explosion".
Sécurité renforcée et bus contrôlés
Suite à cette série noire, conducteurs et passagers sont inquiets. TBM indique que l'ensemble des véhicules du réseau, 389 au total, sera vérifié la semaine prochaine.
"On va les contrôler avant leur sortie du dépôt entre 4 heures et 7 heures du matin. Ouvrir le compartiment moteur, s'assurer qu'il n'y a pas de fuite, que les flexibles soient bien éloignés des points chauds" précise Pierrick Poirier.
Le directeur de TBM explique qu'un tiers des bus sera renouvelé d'ici deux ans. "On a eu six incidents en 15 ans sur une même génération de bus. Celui qui a brûlé ce matin date de 2006, il était en fin de parcours".
Ces engins roulent beaucoup, 60 000 kilomètres par an, ils accélèrent et freinent en permanence. Ils passent en révision tous les trois mois et sont soumis à un contrôle technique tous les six mois au service des mines qui donne ou non le feu vert pour les laisser rouler. Malgré tout cela, est arrivé ce qui est arrivé, nous allons redoubler de vigilance
Patrick Poirier - Directeur de TBMSource : France 3 Aquitaine
Les équipes de maintenance ont déjà dû s'assurer que l'ensemble des câbles électriques soient bien attachés à bonne distance des pièces moteur après le premier incident, le 16 mai. Ils ont aussi contrôlé les systèmes de freinage.
Ces derniers jours, trois expertises différentes ont été menées par un cabinet indépendant, par le constructeur Man et en interne. Le fabricant devra présenter des solutions pour éviter de nouveaux risques.
Syndicats prudents
Jean-Luc Doucereux, délégué FO au sein du réseau de transport, évoque des faits très graves mais ne veut pour l'heure pointer aucune responsabilité. "S'il y a un problème lié à la maintenance, on agira" assure-t-il rappelant que les syndicats s'étaient mobilisés en 2021 pour réclamer plus de moyens et de personnels dans l'équipe technique. "Mais pour l'heure, on attend."
Un CHSCT extraordinaire va être organisé, on va demander une enquête. Je veux savoir exactement d'où vient le problème avant de revendiquer quoi que ce soit
Jean-Luc Doucereux - délégué FO TBMSource : France 3 Aquitaine
La CGT attend aussi des explications.
Ces incidents interviennent alors qu'un appel d'offre doit déterminer le futur exploitant du réseau pour la période 2022 - 2031. Kéolis, filiale de la SNCF et actuel gestionnaire est en concurrence avec Transdev, un groupe contrôlé par la Caisse des dépôts.
