Bordeaux : vingt ans de prison pour le père du bébé jeté dans la Garonne

"C'était un enfant livré à la seule volonté criminelle d'un homme, dans un état de vulnérabilité totale". Le père du bébé de quatre mois jeté dans la Garonne a été condamné à 20 ans de réclusion assortits d'un interdiction définitive de séjour sur le territoire français . 

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Le verdict est tombé: vingt ans de prison pour Ablamvi Anani. Ce Togolais de 34 ans a été jugé ocupable d'avoir jeté son fils de quatre mois dans la Garonne le 11 novembre 2014.

Regardez les explications de Maria Lafourcade


 



 


S'il te plait, je veux savoir pour que je puisse faire mon deuil, j'arrive pas.

Ce cri du coeur de la maman du bébé jeté dans la Garonne est poignant. Il s'adresse au père de Aaron, 4 mois, dont le corps n' jamais été retrouvé.
A l'heure du réquistoire ce matin, l'avocat général a retenu toute l'ambiguïté du discours de l'accusé agé de 31 ans l'époque des faits. 

Une affaire exceptionnelle mais en même temps tristement banale compte tenu de l'attitude de l'accusé qui comme souvent rejette la faute sur les proches de la victime (en l'occurence la mère).

L'avocat général s'est alors adressé alors à l'accusé :

Le seul qui ne fait pas d'effort, qui se montre désagréable avec les témoins, qui accuse les autres, c'est vous. Vous aviez la possilbité d'être sincère pendant 3 jours, vous ne l'avez pas été. C'était un enfant livré à la seule volonté criminelle d'un homme, dans un état de vulnérabilité totale. 

Il a requis 25 ans de prison. Il demande aussi une interdiction de séjour sur le territoire car il était en situation irrégulière au moment des faits.

Ce vendredi matin, devant les Assises de la Gironde, l'avocate qui représente les frères et soeur du bébé, Sophie Chiron, n'a pas retenu  de criconstances atténuantes. 

Monsieur Anani n' aucune excuse, il était en pleine possession de ses moyens. 

Elle a parlé ainsi d'" une entreprise funeste qui a duré plusieurs heures " puisqu'elle a rappelé que l'accusé avait dit aux policiers " avoir pris sa décision dans le bus alors qu'il se rendait sur les quais avec son bébé ". 

Il n'assume pas ses actes, il n'a montré ni remords ni présentés d'excuses.

Devant la Cour, l'avocate a évoqué le traumatisme pour cette famille, la mère et les trois enfants qu'elle a eu d'une précédente union. 

Une famille pour toujours rattachée à ce faits divers. 

Les experts n'ont pas la même approche

Les experts hier n'ont pas eu tous la même appréciation de l'accusé. L'un d'entre eux, psychiatre, avance son analyse. Il s'est senti dépassé, perdu, mais pas au point d'altérer son discernement. 

L'expert psychologue livre ses conclusions :

Il s'est senti rejeté comme un déchet. il n'était plus lui-meme. Il a été débordé par un acte pulsionnel. 

L'avocate de la défense a basé sa plaidoirie sur cette " pulsion" au moment des faits, ce qu'a mis en exergue l'expert psychologue. 

Une dispute avec le père et la mère du bébé avait éclaté quelques jours avant les faits. 

Le verdict est attendu en fin de journée. 

Le compte-rendu de cette matinée d'audience avec Maria Laforcade et l'interview de l'avocate des parties civiles, Sophie Chiron :



A lier aussi, premier jour d'audience : cliquez ici 
https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/gironde/bordeaux/bebe-jete-garonne-je-me-demande-chaque-jour-si-je-ai-vraiment-fait-1332001.html

 

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