Entre les lenteurs administratives et le contexte particulier lié aux attentats, les vingt places du centre de rétention administrative de Bordeaux sont occupées.
Il accueille chaque année trois cents étrangers en situation irrégulière. Le centre de rétention administrative de Bordeaux, situé dans les sous-sols du commissariat central compte vingt places. Réservé aux hommes, qui y restent en moyenne une grosse dizaine de jours avant d'être expulsés ou remis en liberté, il est actuellement plein. Les étrangers qui y ont été placés n'ont pas de titre de séjour en règle, où on fait l'objet d'une condamnation judiciaire.
Omar, originaire du Maroc, est détenu et sous la menace d'une expulsion du territoire
Je suis arrivé en France à 17 ans, aujourd'hui j'ai 28 ans. Je ne connais pas beaucoup de monde là-bas (au Maroc ndlr), la mentalité a changé en plus. Là-bas, ils m'appellent le petit Français. Je ne sais pas si je vais rester là-bas s'ils me ramènent. C'est sûr et certain, je vais revenir.
Un centre plein depuis l'attentat de Marseille
Le 1er octobre, un homme a tué deux jeunes femmes à l'arme blanche devant la gare Saint-Charles de Marseille. Un attentat revendiqué par Daech. Depuis, instruction a été donné aux préfets d'enfermer un maximum de personnes en situation irrégulière, suceptibles de causer des troubles à l'ordre public.Ce contexte, ajouté à la longueur des procédures, a entraîné l'occupation de toutes les places de centre bordelais.
Quarante-huit heures pour statuer
Une fois des étrangers interpellées et placés en centre, le juge des libertés et de la détention doit statuer en 48 heures et décider s'il prolonge la rétention de 28 jours, auxquels peuvent s'ajouter 15 jours supplémentaires. Un délai qui permet à l'OFPRA, l'Office français de protection des réfugiés et apatrides, d'examiner la demande d'asile, ou encore d'établir leur nationalité en cas de doute.