Plusieurs dizaines de parents, profs et élèves en lutte pour sauver leur collège . Le plus petit de Gironde, au coeur de Bordeaux, refuse la disparition annoncée d'une nouvelle classe pour la prochaine rentrée. Pourquoi ?
C'est une lutte pour la mixité. Derrière cette mobilisation des enseignants et des parents pour conserver une classe, il y a la crainte de voir disparaître la spécificité de ce collège de centre ville qui accueille des enfants de toutes nationalités, des migrants.
L'établissement est classé en REP : réseau d'éducation prioritaire. Les classes accueillent donc 25 élèves pas plus. 19 professeurs et 250 enfants.
Depuis 2016, 2 classes ont été fermées, une troisième fermeture est donc annoncée et refusée par les manifestants. Ils s'interrogent :
Goya a toujours été considéré dans l’Académie comme un petit collège de REP qui fait réussir les élèves dans la mixité. Pourquoi l’institution semble-t-elle ne plus soutenir l’établissement ? Cette volonté d'étouffer notre collège est d'autant plus incompréhensible que nous avons toujours eu d'excellents résultats.
Bataille de chiffres
Mobilisés depuis plusieurs semaines, une rencontre a déjà eu lieu avec les services de l'Académie et son directeur :Les services de l'Education Nationale avancent une baisse des effectifs des élèves de CM2 relevant du secteur du collège Goya. Mais là, la lecture des chiffres n'est pas la même pour ceux qui soutiennent Goya. Ils remarquent en revanche que des dérogations sont acceptées pour que les élèves, qui sont affectés théoriquement au secteur de Goya, partent dans les collèges voisins ( Fournier, Aliénor et Cheverus ), au grand désespoir de l'équipe mobilisée.
Ce dernier a déclaré vouloir rationaliser les moyens car le collège Goya coûtait trop cher, et qu'il n'y avait plus lieu de maintenir un collège en Réseau d’Éducation Prioritaire en centre-ville. Nous avons pourtant plus de 40 % de CSP défavorisées et de boursiers et cela depuis des années, et 30 % d'élèves de nationalités étrangères (25 nationalités différentes).
Deux classes de 6e sont créées pour la rentrée 2018 pour le collège Aliénor alors que l'on en perd à nouveau une ! Ces éléments nous permettent fortement de croire en une volonté délibérée de l'Inspection Académique d'étouffer Goya, pour à terme, le fermer. Déjà en septembre, nous avions eu l'information par le Chef d’établissement de Fournier, du projet de fusion avec Goya. Ce projet a été enterré suite au refus des enseignants de Fournier de fusionner avec nous.
Les manifestants sont soutenus par l'élu socialiste Vincent Feltesse, et l'élu EELV Pierre Hurmic. Le département apporte également son soutien.