Les agents de collecte ont repris le travail. En assemblée générale ce matin, ils ont accepté les dernières propositions de Bordeaux Métropole. Une prime modulable de 500 € à 700 € bruts, en fonction du nombre de jours travaillés pendant le confinement.
C'était une question de principe. Une question de respect. En grève depuis 4 jours, les éboueurs réclamaient une reconnaissance des efforts consentis pendant la crise sanitaire. Peu avant 6 H 00 ce matin, l'information est tombée :
Les dernières assemblées générales viennent de finir. Le préavis de grève est levé.
Déclaration d'Alain Torrao - le secrétaire gérnéral de la CGT à Bordeaux-Métropole -
Déjà hier soir, les équipes de nuit avaient décidé de stopper leur action et de reprendre le travail. Un travail, que Bruno Gallois effectue depuis 38 ans.
D’abord derrière le camion et désormais au volant. À 56 ans, il a travaillé pendant toute la durée du confinement. Et s'estimait méprisé par les premières propositions de la direction.
On a pris certains risques et on n'a aucune reconnaissance. On ramasse les poubelles des médecins, des infirmières, des laboratoires… On a des SDF alcoolisés qui viennent nous encourager en nous parlant à 50 cm du visage… Sans oublier que nous n’avons eu les masques que 15 jours après…
Comme la plupart de ses collègues, Bruno Gallois espérait toucher la prime exceptionnelle de 1000 € promise par Emmanuel Macron, aux personnels qui ont poursuivi leur mission pendant le confinement. Il est déçu :
Le secrétaire général de Force Ouvrière à Bordeaux Métropole, Sylvain Verney a fait les comptes :A la fin du confinement, on a découvert qu’on avait une prime de 500 € brut, limité à 20 jours de travail. Le gars qui a bossé 20 jours va toucher autant que celui qui a travaillé pendant toute la durée du confinement.
Le préavis de grève a été déposé dès le 30 avril par FO et la CGT. Les ripeurs se sont mis en grève lundi 11 mai au soir.500 € pour deux mois de confinement. Ça revient à 9 € par jour ! On se moque d’eux !
Bruno Gallois, travaille de nuit dans l’hyper-centre de Bordeaux : Quartiers Victoire, Gare Saint-Jean, Capucins. Les poubelles n'étaient plus ramassées.
Jusqu’à maintenant, on nous a passé la pommade, et on a continué à faire notre travail. On ne voulait pas laisser les ordures dans la rue avec la crise sanitaire. On nous applaudit. On a peut-être 3 000 dessins d’enfants. Et au final, on a rien du tout. On nous méprise.
Les éboueurs voulaient une reconnaissance sonnante et trébuchante.
Nous réclamons une prime de 35 € par jour travaillé sur un plafond de 1000 € maximum, explique Alain Torrao, le secrétaire général de la CGT Bordeaux Métropole.
Le sujet était à l’ordre du jour du bureau politique de Bordeaux-Métropole hier.On a des collègues qui ont décalé leurs congés, qui ont fait des sacrifices pour assurer la continuité du service. Il faut que la métropole prenne en compte les efforts fournis par nos collègues.
Son président (LR) Patrick Bobet, a fait quelques concessions.
Proposition acceptée donc par les ripeurs. Le ramassage des poubelles a pu reprendre normalement depuis hier soir.J'ai proposé un plancher et un plafond. Le plancher, c'est une prime de 500 € minimum pour les agents qui ont participé à la collecte au cours du confinement. Et le plafond, c'est 700 € maximum, en fonction du nombre de jours de collecte.
A ce jour, seule la collecte des déchets est concernée par cette prime exceptionnelle. Mais pour la CGT, cette gratification doit étre étendue
Aucune décision n'est prise concernant les autres agents, mais selon Bordeaux-Métropole, une réflexion est engagée pour ceux qui ont participé au plan de continuité.Tous les services essentiels ont continué à fonctionner : l’eau, la propreté, le crématorium... On demande que ces personnes-là soient gratifiées au même titre que les autres. On ne doit oublier personne.