Alors que l'éventualité d'une réouverture le 20 janvier s'éloigne au fil des jours, les restaurateurs de Bordeaux ne cachent pas leur lassitude. Les représentants de la profession tablent sur une réouverture, sans conditions, au printemps. Une situation psychologiquement difficile.
Les chaises retournées, les rideaux baissés… Un spectacle devenu habituel désormais dans chaque enseigne de restauration. Fermés depuis le 29 octobre car leur fréquentation est jugée trop risquée en cette période de risque sanitaire, les restaurants attendent depuis l'autorisation de pouvoir accueillir à nouveau la clientèle.
Réouverture "peu probable" le 20 janvier
La date du 20 janvier, annoncée dans un premier temps par le président Emmanuel Macron sera-t-elle toujours d'actualité ? Rien n'est moins sûr. Elle a été déclarée "peu probable" au vu de la situation épidémique, selon le ministre délégué aux petites et moyennes entreprises Alain Griset.
"Décision disporportionnée"
Coté professionnel, on ne se fait plus d'illusion. La vente à emporter est devenue la norme, même si elle ne compense en rien la perte d'activité. Depuis la fermeture de son restaurant, Stéphane Faussat, gérant du restaurant Ô Sens 60, à Bègles s'y est résolu. Il réalise en un mois le chiffre d'affaires qu'il obtenait auparavant en une semaine.
Lui non plus ne croit pas à une réouverture le 20 janvier et s'attend à ce qu'elle soit repoussée. "C'est quelque chose qui était redouté par toute la profession. Malheureusement, on s'aperçoit qu'on ne va pas ouvrir avant quelques mois, remarque-t-il, désabusé.
A mon avis, cette décision est disproportionnée par rapport à la réalité de ce qui se passe dans un restaurant."
Des restaurateurs sans aides
A Bordeaux, le restaurant le Sens bistrot contemporain a été inauguré le 29 octobre, à la veille du deuxième confinement. Or les aides de l'Etat sont à la hauteur de 20% du chiffre d'affaires mensuel réalisé à la même période l'année précédente. Pour Loren et Alexandre Bru, les gérants, impossible de faire valoir un quelconque montant, et donc d'obtenir un coup de pouce. "On a contacté tout ce qui était possible au niveau local, régional et national, explique Loren Bru.
Partout c'était la même réponse : il n'y avait rien pour nous et on ne pouvait pas nous aider dans nos démarches".
"On ne fait rentrer aucune trésorerie pour la société, regrette de son côté Alexandre Bru. On est dans la survie, pour maintenir le restaurant ouvert et ne pas partir en liquidation judiciaire et fermer définitivement le restaurant".
A quand la réouverture sans conditions ?
Une ouverture reportée et sous quelles conditions ? L'UMIH, l'union des métiers et des industries de l'hôtellerie espère bien qu'il n'y en aura aucune. "On préfère une réouverture pleine et totale, plutôt que le "stop and go" que nous vivons depuis maintenant presqu'un an, avec une activité partielle, puis arrêtée, puis reprise…", reconnaît Laurent Tournier, de l'UMIH 33. Cette situation est psychologiquement difficile et économiquement intenable."
Voir le reportage de France 3 Aquitaine