Immersion dans l'univers feutré du luthier bordelais, Patrice Taconné. A Bordeaux, ce Meilleur Ouvrier de France s’est fait un nom dans le monde entier. Le film "Taconné, une vie pour le violon" est diffusé dimanche 28 mars à 21H suivi d'un débat sur l'artisanat d'art, le tout sur .3 NoA.
C'est une invitation dans le monde poétique du violon et d'un luthier d'exception qui est proposée dans ce film.
Entre restauration et fabrication, le bordelais Patrice Taconné, Meilleur Ouvrier de France, est expert auprès des tribunaux et également l’expert attitré de l’Opéra National de Bordeaux. Et ses instruments parcourent la planète, joués par les noms les plus prestigieux.
Artisanat d'art
«La lutherie n'est pas un métier, c'est un art. Cela tient à la fois de la sculpture, de la coupe du bois, de la peinture, de l'étude du vernis, du dessin, de la noblesse des formes et de l'acoustique par le son.»
Patrice Taconné
Patrice Taconné incarne un authentique représentant d'un artisanat d'art toujours vivant malgré une fabrication de masse de plus en plus présente.
Dès son plus jeune âge, il découvre les secrets de fabrication du violon grâce à son luthier de père, même si ses préférences le conduisent en un premier temps vers un autre univers, celui de la cuisine...
En fait, je suis devenu luthier mais ce n'était pas ma formation première. Mon désir c'était la cuisine. J'ai donc commencé un apprentissage dés l'âge de13 ans, mais je trouvais ça tellement dur que j'ai arrêté. Et en rentrant, j'avais tellement peur de me faire engueuler par mon père que je lui ai dit que je voulais être luthier comme lui. Il a souri et m'a envoyé chez le meilleur !
Patrice Taconné
Et depuis ce jour, Patrice Taconné n'a jamais cessé de vouer sa vie à cet instrument et en a fait sa passion puisqu'en 1975, après une formation à Paris, il entre dans les ateliers de son père Pierre Taconné à Bordeaux. Un atelier voué au métier de luthier depuis 1912... Depuis la mort de son père en 1996, c'est avec Benoît Guilbaud qu'il poursuit sa passion de luthier "une relation amicale plus qu'employé - salarié".
Un métier et une passion reconnus et couronnés de succès puisqu'il a remporté le «Concours International de Lutherie de la ville de Paris» en 1991 remis en main propre de Jacques Chirac.
Retour sur un parcours
Dans ce documentaire, Patrice Taconné égrenne ses souvenirs familiaux intimement liés au violon et à sa passion.
Retour sur son lieu de naissance en 1953 à Mirecourt, dans les Vosges, mère-patrie de la fabrication de violon français, pour ses débuts d'apprentissage.
Dans son atelier bordelais, il dévoile les secrets artisanaux, artistiques, scientifiques bien gardés du monde du violon : essences de bois, tracé, sculpture, assemblage, finitions … L'histoire des cordes, des crins de cheval pour les archets, les secrets de l’acoustique ...
Et des souvenirs encore, intimement liés à son père luthier dont il a suivi les traces.
On était complémentaires. On s'entendait bien. Grâce à lui, j'ai beaucoup appris.
Un magazine a été consacré à Patrice Taconné dans le 19/20 sur France 3 Aquitaine signé Sandrine Valéro et Guillaume Decaix
Source d'inspiration de Claude Sautet
Pour l'anecdote, il est aussi question du film du réalisateur Claude Sautet «Un coeur en hiver».
Grand mélomane, il s'inspira de la vie de Pierre, le père de Patrice, quand celui-ci était chef d'atelier chez Etienne Vatelot, dans les années 60. Il eût alors l'idée de prendre l'univers de la musique et du violon et de s'inspirer de la complicité des deux fameux luthiers. André Dussollier jouea Etienne Vatelot et Daniel Auteuil, le rôle de Pierre et c'est à Emmanuelle Béart qu'est revenu le rôle de violoniste.
Un documentaire d'exception
Entre histoires personnelles, petits secrets et ambiances poétiques, c'est un univers hors du temps qui se dégage de ce film. A l'écoute du luthier, on comprend la complexité de l'objet de prédilection et du métier, où la passion est au coeur d'un savoir-faire d'exception.
Découvrez les premiers instants du film ci-dessous.
Diffusion "Taconné, une vie pour le violon": dimanche 28 maras à 21.00 sur .3 NoA suivi d'un débat sur l'artisanat d'art dans DEBADOC
Un film de Philippe Labrune (52 mn). Coproduction "Label Brune Prod" / France Télévisions