Les policiers bordelais ne décolèrent pas au lendemain de l'interview d'Emmanuel Macron. Sur Brut, le président a notamment annoncé la création d'une plateforme de signalement des discriminations et reconnu l'existence de contrôles au faciès.
Deux heures d'entretien qui changent la donne. Ce vendredi, le président Emmanuel Macron a accordé une longue interview au média Brut.
Il a reconnu l'existence des contrôles au faciès. Et annoncé la création dès janvier, d'une plate-forme pour signaler les discriminations. Même si le président Emmanuel Macron a réfuté l'existence d'une "violence consubstantielle dans la police", ses propos sur le sujet ont attisé la colère des policiers.
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Grève du zèle
En réaction, à Bordeaux comme dans de nombreuses villes de France, les policiers ont décidé d'une grève du zèle en remettant aux personnes croisées par les forces de l'ordre un "récépissé de non contrôle d'identité".Les syndicats SGP FO et Alliance ont également demandé à leurs membres de ne faire que le service minimum, soit les interventions urgentes.
"Les policiers sont lâchés par le président"
"On ne va plus prendre d'initiative. Mais nous ne ferons plus de contrôle d'identité. Les policiers se mettent en danger tout le temps, et ils sont lâchés par le président de la République", regrette Eric Marrocq, secrétaire régional du syndicat Alliance."Monsieur Emmanuel Macron insinue que les policiers ne contrôlent que des Noirs ou que des Arabes, sans tenir compte de l'endroit où travaillent les policiers", s'indigne de son côté Philippe Rolland, secrétaire régional du syndicat SGP Police FO.
Quand on est sur Bordeaux centre, on va contrôler une population plutôt jeune et festive, quand on est aux Aubiers, on va contrôler une population d'origine étrangère, parce qu'ils sont concentrés là-bas. Et à Caudéran, on va contrôler une population plutôt chic et âgée.
Les policiers ne choisissent pas les gens qu'ils contrôlent
Pour le syndicaliste, les accusations de contrôle au faciès sont la goutte d'eau de trop. "Ca se rajoute au fait qu'on nous a reproché d'être trop violents. Il y a peut-être des policiers violents ou racistes, mais ce n'est pas une règle".