Bordeaux : les studios de jeux vidéo Asobo, en passe d’entrer dans la cour des grands avec Flight Simulator

Asobo livre ce mardi 18 août  à Microsoft la version finale du jeu Flight Simulator. Un moment crucial pour le studio de jeux vidéo bordelais, qui pourrait le consacrer comme studio majeur en France.

Créé depuis dix-huit ans, Asobo s’est fait connaître en raflant six Pégases, les Césars du jeu vidéo, pour son jeu A Plague Tale. Ce 18 août, il présente à Microsoft la dernière mouture d’un jeu historique, Flight Simulator. 

"On a travaillé dur pour faire le meilleur honneur possible à la franchise Flight Simulator", explique à l'AFP David Dedeine, cofondateur d'Asobo et directeur créatif sur le jeu, qui estime que cette collaboration avec Microsoft va "marquer un nouveau tournant dans l'histoire" du studio.
 

Jeu historique

Car cette fois-ci, le studio dont le nom signifie “amusons-nous” en japonais, joue gros en reprenant Flight Simulator, un jeu vidéo historique qui rassemble plusieurs dizaines de millions de fans. Plus ancienne franchise existante de jeu vidéo, Microsoft Flight Simulator aura
fait patienter ses fans près de 14 ans avant de revenir dans les bacs ce mardi. Et leurs attentes ne sont pas des moindres. "Quand il y a une attente aussi importante, il ne faut pas décevoir", explique à l'AFP Laurent Michaud, économiste spécialisé dans l'univers des jeux vidéo.

Avec les jeux de ce type, "le couperet tombe vite", assure l'expert, citant l'exemple de Battlefront de l'éditeur américain Electronic Arts, qui reprend la Guerre des Étoiles : la "vindicte des joueurs" a été telle que la licence "s'est cassée". Avec ce jeu, Martial Bossard et David Dedienne, les deux fondateurs d’Asobo, savent qu’ils n’ont pas le droit à l’erreur. Avec un choix entre une vingtaine d'appareils, du Mudry Cap 10 au Boeing 787, le jeu est une véritable reproduction des sensations de pilotage.

Le studio est particulièrement attendu la qualité de ses graphismes que par le réalisme des appareils, dans leur réaction aux commandes, les bruits de moteurs ou la vue depuis le cockpit. Il a donc décidé de prendre des leçons de pilotage, pour “introduire quelque chose de sensitif dans le jeu”, explique Martial Bossard.

La différence entre ces premiers pas et le travail actuel avec Microsoft, "c'est comme apprendre à piloter sur un petit avion et à la fin être pilote d'Airbus, assure Martial Bossard, en filant la métaphore aéronautique. Au début, on a peu de systèmes, peu d'instruments. On peut voler à vue. S'il y a une rafale, on ajuste et ça va bien se passer. Là non : il y a 208 personnes à Asobo dont 120 sur Flight Sim..."
 

Jeu d'initiés

La première impression semble réussie : passé entre les mains de la presse spécialisée avant sa sortie, le jeu y a remporté un franc succès, le site jeuxvideo.com lui attribuant même la note de 18/20 qui le place au pied du podium des meilleurs jeux existant sur ordinateur.

Mais attention cependant, il s'agit d'un jeu d'initiés. Pour y jouer, il faut disposer d'une machine également de très haut niveau, capable de supporter les demandes du jeu en termes de capacité de calcul et de débit de connexion à internet. Le jeu s'apprécie également mieux avec des contrôleurs adaptés : pédales, joysticks de pilotage et manettes des gaz.Véritable simulation de vol, au plus proche des commandes et réactions réelles d'un avion, Flight Simulator n'est pas non plus accessible au premier venu et pourrait s'avérer rapidement ardu et rebutant pour des débutants qui s'imaginaient juste prendre du plaisir à survoler leur maison ou le lieu de leurs vacances de rêve. Le jeu dispose de trois versions, avec des prix allant de 70 à 120 euros, qui proposent plus ou moins d'avions.

Success story

A Plague Tale, sorti en mai 2019 a propulsé le studio dans les ventes et a permis d’asseoir un savoir-faire déjà présent dans Fragments, un jeu adapté aux Hololens, des lunettes de réalité virtuelle, créées par Microsoft.Le jeu a connu un succès fulgurant pendant la période de confinement : le scénario, celui de deux jeunes poursuivis par l’Inquisition pendant une épidémie de peste noire, a rappelé à beaucoup la crise sanitaire. Il a été téléchargé plus d’un million de fois.

Un univers aux antipodes de Flight Simulator ou des jeux Pixar, par lesquels le studio bordelais s’était fait connaître. Pour Laurent Michaud, une telle diversification prouve “la versatilité du studio, à l’aide dans des technicités et des mondes très différents.”




 
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