Pour restaurer la flèche St Michel fragilisée par des fissures et des pierres altérées, quatre ans de chantier seront nécessaires. Pour accéder à l'un des plus hauts clochers de France sans aggraver sa situation, un gigantesque échafaudage est en cours d'installation. Une prouesse technique.
C'est un chantier spectaculaire et technique qui débute au pied de l'un des emblèmes de Bordeaux : la flèche de la basilique Saint-Michel va se recouvrir au fil des mois d'un gigantesque échafaudage. Il permettra d'accéder à toutes les parties de l'édifice, haut de 114 mètres, pour le restaurer.
La livraison de la structure provisoire débute en ce mois de juillet. Mais acheminer les milliers de tubes métalliques et tout le matériel nécessaire à la construction de l'échafaudage est un défi en plein centre-ville.
Il faudra ensuite près d'un an pour réaliser la totalité du montage. Débuteront enfin, à partir de l'été 2023, les travaux de restauration de la flèche.
700 tonnes d'acier dans les airs
La flèche n'est pas assez solide pour supporter le poids de l'échafaudage (700 tonnes) ainsi que la prise au vent que représente cette construction temporaire. Ce squelette métallique sera donc bâti le long du monument historique, l'un des plus hauts clochers de France, sans s'appuyer dessus. La technique utilisée est rarissime, bien loin de celle habituellement employée pour élever ce type de structure.
Cet échafaudage auto-stable sera ancré au sol sur des fondations provisoires : 48 micropieux enfoncés à 20 mètres sous terre. Après une phase de test, la totalité des trous seront réalisés tout autour de la flèche.
Cette base permettra d'ériger la future charpente métallique. En complément, deux plateformes techniques intermédiaires compléteront la structure à 47 mètres et à 63 mètres de haut.
Pierres altérées, joints craquelés et fissures à réparer
La flèche Saint Michel, indépendante de la basilique (comme celle de la cathédrale Saint André) est fermée au public depuis novembre 2021. Elle le restera jusqu'à la fin du chantier prévu en 2025. Car les travaux sont d'envergure.
Enfin, l'accroche métallique de la croix au sommet de la flèche devra être reprise car fortement corrodée.
Le coût total de cette restauration sur le monument historique s'élève à 10,6 millions d'euros précise la mairie de Bordeaux. Elle permettra de sauver l'édifice dont la vue imprenable sur la ville et son fleuve attire quelque 26 000 visiteurs chaque année.