Pour la troisième fois en moins de trois semaines, les locaux du Planning familial de Gironde à Bordeaux ont été tagués dans la nuit du 27 au 28 février. L'association cible une action de l'extrême-droite. La même nuit, le mur d'une mosquée du quartier St Michel a été vandalisé par le groupuscule Action directe identitaire.
La signature d'Action directe identitaire, peinte en rouge sur le mur de la mosquée Nur-El Muhamadi de Bordeaux dans la nuit du 27 au 28 février, a été en partie effacée. Tout comme le message laissé un peu plus haut sur le mur et désormais recouvert d'une couche de peinture blanche : "le vivre ensemble tue".
Ces tags, qui font l'objet d'un signalement à la police, sont vivement dénoncés par Tareq Oubrou, grand imam de Bordeaux :
Ces tags sont inadmissibles ! Nous sommes dans une civilisation où il y a la culture de l'accueil, de l'altérité, de l'ouverture et on le sent de plus en plus : la société se crispe
Tareq Oubrou, grand imam de Bordeauxà France 3 Aquitaine
Le planning familial visé pour la 3 ème fois
La même nuit, les locaux bordelais de l'association de défense des droits à la contraception et à l'avortement ont été à nouveau dégradés. En cause, explique le Planning familial de Gironde, son soutien au droit à l'avortement ou son soutien à la communauté LGBT+
Une première inscription "Aujourd'hui stérilisés, demain pucés ?" avait été découverte début février. Puis dans la nuit du 21 au 22 février, un tag ciblant l'interruption volontaire de grossesse avait recouvert le mur du local de l'association.
L'inscription était revendiquée par Action directe identitaire et une Croix de Lorraine précise le Planning familial de Gironde.
Avec cette troisième dégradation en moins de trois semaines, la directrice du planning familial de Gironde, Marie-Liesse Montes, cible clairement l'extrême-droite.
On défend le droit des personnes à disposer de leur corps, les droits sexuels et reproductifs, les droits LGBT, l'égalité entre les femmes et les hommes, et clairement ça ne rentre pas dans le projet de société de l'extrême-droite.
Marie-Liesse Montes, directrice du planning familial de Girondeà France 3 Aquitaine
Le maire de Bordeaux dénonce un phénomène "intolérable"
Face à la multiplication de ces actes dans sa ville, le maire EELV Pierre Hurmic a saisi la Préfecture de la Gironde, la Procureur de la République de Bordeaux et le Défenseur des droits "pour tenter d'endiguer ce phénomène au plus vite", explique l'élu.
En tant que premier magistrat de la ville, mon rôle est de veiller à ce que le débat public puisse se faire dans des conditions apaisées. La République est outillée pour faire en sorte de mettre un terme à ces agissements qui ne doivent pas avoir leur place à Bordeaux.
Pierre Hurmic, maire de Bordeauxà France 3 Aquitaine
Alors que les tags signés du groupe "action directe identitaire" se multiplient à Bordeaux, un autre groupe d'extrême droite "Bordeaux nationaliste" a lui été dissout par décret ministériel début février.