Avec 154,7 cas positifs pour 100 000 habitants, le taux d'incidence moyen diminue en Nouvelle Aquitaine selon les derniers chiffres de l'Agence régionale de santé. Le nombre d'hospitalisations reste élevé. Et le nombre de doses de vaccins disponibles est encore insuffisant.
C'est un chiffre encourageant mais qui révèle d'importantes disparités régionales.
Le taux d'incidence moyen baisse en Nouvelle Aquitaine selon les derniers chiffres révélés ce jeudi 11 février par l'Agence régionale de santé.
Le nombre de cas positifs pour 100 000 habitants est désormais de 154,7. Mais avec de forts écarts selon les départements : il est ainsi de 85 pour 100 000 dans les Pyrénées Atlantiques mais de 238 pour 100 000 en Dordogne, département à ce jour le plus touché dans notre région par le nombre de cas positifs.
[#COVID19 Situation en #NouvelleAquitaine au 10/02]
— COVID — 19 - Nouvelle-Aquitaine (@NA_Covid19) February 10, 2021
?Taux d'incidence en Nouvelle-Aquitaine : 154,7 (↘️)
?Seuil d'alerte : 4 départements
?Seuil d'alerte renforcée : 8 départements
⚫️Seuil d'alerte maximale : 0 département pic.twitter.com/uvvNBmWAeI
La ciculation des variants encore sous estimée
La part des variants dans les cas positifs à la COVID 19 est actuellement de 16 %. Mais le directeur de l'Agence régionale de santé reconnaît que ce taux ne reflète pas la réalité du moment.
Ce taux de 16 % est obtenu grâce à une enquête "Flash" menée par une douzaine de laboratoires de Nouvelle Aquitaine. Mais il est cair que l'on sous-estime très largement la circulation des variants dans notre région.
Des hospitalisations en hausse
Si le taux d'incidence diminue, celui du nombre d'hospitalisation grimpe en moyenne sur une semaine.
1554 malades de la COVID sont hospitalisés en Nouvelle Aquitaine dont 215 en réanimation. Là aussi, avec de fortes disparités régionales.
Nous avons une augmentation globale du nombre d'hospitalisations car il y a un décalage de 15 jours entre la courbe d'incidence et les hospitalisations pour des formes graves. Cela dépend de la courbe épidémique dans chaque département.
Parmi les bonnes nouvelles : la pression hospitalière diminue légèrement en Gironde. Nous ne sommes pas à un niveau de saturation, explique l'Agence régionale de santé, ajoutant que la diminution de patients hospitalisés en Gironde permet de faire face à la situation.
Des nouveaux créneaux de vaccination mais pas encore assez de doses
Au 9 février, 3,8 % des populations prioritaires ont été vaccinées en Nouvelle Aquitaine (comme les seniors de plus de 75 ans ou les professionnels de santé) avec au moins une injection d'un vaccin. 227 788 néo aquitains précisément sur une population totale de près de 6 millions d'habitants.
Le directeur de l'Agence régional de santé annonce l'ouverture de nouveaux créneaux de réservation dans les centres de vaccination pour le mois de mars.
Mais il reconnaît que le nombre de doses reste insuffisant à ce jour pour vacciner l'ensemble de la population cible. Et cela malgré la stratégie adoptée en Nouvelle Aquitaine qui permet à notre région d'être l'une des plus performantes dans le taux de vaccination.
Notre stratégie depuis le début est celle du zéro stock. On a une gestion à flux tendu. Mais nous avons toujours 60 000 doses en réserve. Ce stock "tampon", équivalent à une semaine de consommation, permet de maintenir le régime de vaccination constant.
[?Direct #PointPresse] Retrouvez un point de situation et d'étape sur la stratégie de #vaccination ⤵ pic.twitter.com/cOFAZt3j55
— ARS Nouvelle-Aquitaine (@ARS_NAquit) February 11, 2021
Reste que les nouveaux créneaux de réservation ouverts pour mars seront prioritairement attribués aux patients déjà sur liste d'attente ces dernières semaines. D'où l'embouteillage pour accéder aux centres de vaccination.
Pour permettre aux plus fragiles d'accèder au vaccin, l'ARS souhaite la mise en place d'un dispositif spécial pour permettre aux plus de 75 ans d'obtenir un rendez-vous directement par l'intermédiaire de leur médecin traitant.
Médecins et pharmaciens bientôt sollicités pour vacciner
Dans le courant de la troisième ou quatrième semaine de février, la distribution du nouveau vaccin AstraZenecca débutera dans les officines annonce l'Agence régionale de santé qui espère ainsi accélérer la campagne de vaccination. Un vaccin plus facile à transporter et à stocker que son principal concurrent, Pfizer BioNTech, qui nécessite des "super congélateurs". Celui-ci se conserve dans un simple réfrigérateur.
Les officines doivent trouver des médecins volontaires pour effectuer les injections. Chaque flacon contient 10 doses. Il faut donc organiser une bonne planification pour ne pas perdre de vaccins. Une fois ces moyens humains recencés, la livraison des flacons se déroulera en fonction des besoins. Les injections pourront s'effectuer soit en cabinet médical soit dans les pharmacies équipées de locaux adaptés précise l'Agence régionale de santé.
L'importance des gestes barrières, même vacciné
Les autorités sanitaires le martèle : il faut continuer à conserver les bons réflexes, ceux des gestes barrières, même pour les patients vaccinés.
Il existe des doutes encore sur le fait que le vaccin réduise la transmission du virus. D'où la nécessié de conserver un masque et garder ses distances.
Le couvre-feu reste d'actualité. La préfète de Nouvelle Aquitaine se félicite d'ailleurs de son respect notamment en Gironde.
Malgré le nombre de contrôles effectués, il y a finalement peu de verbalisations en Gironde pour non respect du couvre-feu. Il faut y voir un signe d'adhésion de la population et de compréhension. Je me félicite de constater que la baisse du taux d'incidence est assez forte dans ce département.
Cette tendance à la baisse en Nouvelle Aquitaine reste fragile compte tenu de la circulation des variants.
Ainsi le variant dit britannique (très disparate selon les régions actuellement) pourrait aggraver considérablement la situation et constituer l'essentiel des infections en France entre le 1er et le 15 mars selon Bruno Lina, virologue et membre du conseil scientifique.