Un fort épisode de grêle s'est abattu dans la nuit de lundi 17 à mardi 18 juin, dans le Médoc, en Gironde, engendrant des dégâts conséquents. À Hourtin, des agriculteurs touchés appellent à la solidarité du voisinage pour sauver leur production.
L'impression de devoir tout recommencer, encore une fois. En novembre, d'importantes tempêtes ont obligé Victoire et Romain Benard à entreprendre des travaux conséquents sur huit des serres de leur exploitation. Ces réparations faites, les deux agriculteurs, basés à Hourtin, en Gironde, subissent aujourd'hui les ravages d'un nouvel épisode orageux.
Dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 juin, d'importants grêlons, "de la taille d'une balle de golf', ont ravagé leur production de myrtilles et endommagé les toitures de leur magasin.
Le toit troué
C'est vers 1h30 du matin que le temps s'est rapidement gâté. Le lendemain, l'exploitation de la Bénarderie garde les traces de la tombée de la grêle. Les dégâts sont considérables. "La toiture du magasin est pleine de trous, les serres pareil. Nos plants extérieurs sont très fortement touchés", relate Romain Benard, déconfit.
À l'intérieur de l'épicerie, des bouteilles en verre de jus de pomme sont à terre et moult produits "sont à jeter". Dehors, des milliers de myrtilles parsèment le sol, "alors même que la saison venait à peine de commencer".
Ce mardi, Victoire et Romain Benard s'attellent "à sauver ce qu'il reste". Pour limiter la casse, les deux agriculteurs appellent à la solidarité des habitants de la commune. "On a demandé aux gens de venir rapidement pour ramasser les myrtilles qui sont encore bonnes, mais il ne faut pas tarder, là l'objectif, c'est de brader les prix", confient-ils. Une récolte vendue à peine 5 euros le kilo.
La perte est colossale. Les exploitants estiment le montant du préjudice lié à la perte de la production à plus de 50 000 euros. Une somme à laquelle il faut rajouter le prix de la réparation des serres et de la toiture du magasin.
"La même chose, tous les ans"
Depuis plusieurs années, l'entreprise familiale est souvent victime de ces précipitations dévastatrices. "Ça touche chaque commune à différentes échelles, il y a un épisode de grêle tous les ans, lance, las, Victoire Benard. Au-delà du préjudice financier, moralement, c'est fatigant."
Les répercussions qu'il y a sur tout le magasin sont énormes.
Romain Benardgérant de la Bénarderie
D'autant plus que les agriculteurs craignent de prochaines précipitations. Ce vendredi 18 juin, le département de la Gironde est de nouveau placé en vigilance orange par Météo France, avec des risques de fortes rafales de vent et de grêle. "On est en train de mettre des pare-pluie partout, mais on n'a aucun moyen de tout éviter", déplorent-ils.
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🟠 La #VigilanceOrange #Orages s’étend à 7 nouveaux départements en Centre-Val de Loire et Bourgogne.
— Météo-France (@meteofrance) June 18, 2024
Ces orages, parfois forts, sont attendus ce mardi en fin d’après-midi et soirée. Fortes intensités pluvieuses et chutes de grêle à prévoir.
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Pas subventionné
Seule façon d'éviter de potentiels dégâts, l'installation de filets sur les productions. Une solution déjà expérimentée qui a permis de sauver "90 % de leur production de pommes" lors des précédentes tempêtes. Mais ces investissements sont coûteux. "Ça représente le prix de deux récoltes, estime Victoire Benard. Nos myrtilles ont seulement trois ans, c'est le début, on n'avait pas les moyens de les protéger, surtout que ce n'est pas subventionné."
Soit on ferme la porte, soit on investit, mais on n'est pas aidé à hauteur de ce que ça vaut.
Victoire Benardgérante de la Benarderie
Les espoirs des agriculteurs reposent désormais sur le relais des assurances. En attendant, ils saluent le soutien des habitants de la commune qui sont nombreux à s'être déplacés le lendemain des faits. "On est une entreprise familiale qui existe depuis plus de dix ans. Les gens nous soutiennent, c'est gentil", sourient-ils.
Dans le Médoc, les sapeurs-pompiers de la Gironde relate une soixantaine d'interventions liées aux intempéries de la veille.