Deux syndicalistes d'EDF CGT Energie 33 sont jugés ce 21 novembre à Bordeaux. Le 4 avril, lors des manifestations contre la réforme des retraites, le syndicat avait organisé plusieurs coupures de courant, privant plusieurs milliers de personnes d'électricité.
Sur le Parvis des droits de l’Homme, ils étaient nombreux ce 21 novembre à la mi-journée à faire acte de présence et de soutien envers Christophe Garcia et Alexandre Troche, du syndicat CGT Energie. Ces deux salariés d'Enedis étaient jugés au tribunal de Bordeaux. Ils sont soupçonnés d'être à l'origine des coupures de courant du 4 avril à Bordeaux, Cenon et Mérignac dans le contexte des manifestations contre la réforme des retraites. Plusieurs quartiers de Bordeaux avaient été privés d'électricité.
Ils sont donc poursuivis pour "dégradation en réunion" mais aussi pour "violation manifestement délibéré d'une obligation particulière de sécurité", un motif faisant référence aux conséquences de cette coupure à l'hôpital Saint-André.
Fabien Roussel en soutien
Parmi les soutiens du jour, le député du Nord et secrétaire du Parti Communiste, Fabien Roussel, qui est venu exprimer sa solidarité parce qu'il "est rare que des dirigeants syndicaux soient jugés" et que cela donne, selon lui, "l'impression qu'ils sont convoqués pour donner l'exemple".
❌ Stop à la criminalisation de l’action syndicale@Fabien_Roussel et @L_Deffontaines sont venus apporter leur soutien et celui des communistes aux deux camarades syndicalistes girondins poursuivis dans le cadre du mouvement des retraites ⬇️ pic.twitter.com/TNaBlKK220
— PCF Gironde (@PCFGironde) November 21, 2023
Pour Fabien Roussel "une sanction pour donner l'exemple" enverrait un message anti-démocratique : "restez chez vous, dans les clous, ne manifestez pas... Et ça, c'est antidémocratique, ça n'est pas la république française !"
"Toutes les actions étaient revendiquées"
Stéphane Obe, responsable départemental CGT, qualifie ce procès de "politique " estimant que "c'est un nouveau cap dans la répression syndicale". Pour lui, l'action est "collective" : "il y a eu des débats en AG" pour déterminer "comment on pouvait agir pour que le gouvernement en place, le patronat qui appuyait la réforme des retraites, entendent les travailleurs qui étaient opposés à plus de 90 % ?"
Pour le responsable, il y a eu un appel de la CGT à "une reprise en main "de leur outil de travail". Ce serait donc "collectivement" que les "agents ont organisé des actions, en responsabilité", pour pouvoir cibler des entreprises. Il ajoute que "toutes les actions étaient d'ailleurs revendiquées", alors "qu'il semblerait que ce que l'on reproche à ces deux militants, ce sont des actions non-revendiquées..."
La décision devrait être mise en délibéré.