Mercredi des étudiants avaient dénoncé la violence avec laquelle ils avaient été délogés de la faculté place de la Victoire. Depuis ils demandent toujours la démission du président de l'université de Bordeaux.
Officiellement , Manuel Tunon de Lara, a jusqu'à midi pour présenter sa démission. Autrement, les étudiants occuperont l'amphithéâtre Gintrac jour et nuit. Il y a donc fort à croire que la situation va à nouveau se tendre aujourd'hui à la faculté place de la Victoire.Mardi dernier, un groupe d'étudiants occupe déjà cet amphithéâtre dans le cadre de leur mouvement de contestation de la loi Vidal réformant l'accès à l'université. A 20h alors que la faculté ferme ses portes, ceux-ci refusent de quitter les lieux. La direction prend alors la décision de recourir aux forces de l'ordre pour les déloger. S'en suivent des scènes décrites par les étudiants comme "d'une extrême violence". Dès le lendemain circulent sur les réseaux sociaux des vidéos et photos d'étudiants blessés.
Suite à cette évacuation par la police, les étudiants ont reçu le soutien de certains de leurs professeurs. Dans un communiqué ils ont fait part de leur indignation. "Nous estimons que l’envoi des forces de l’ordre était inapproprié et disproportionné au regard de la nature du mouvement et de la volonté de dialogues des étudiant.e.s. Par ailleurs, nous constatons que les dégradations évoquées pour justifier l’intervention n’ont pas eu lieu. Il est inacceptable que l’intervention policière ait donné lieu à des blessures physiques (deux hospitalisations) et psychologiques, et que la police ait proféré des injures à caractère raciste, sexiste et homophobe à l’encontre des étudiant.e.s".
De son côté la présidence, elle, a justifié le recours aux forces de l'ordre "afin de garantir la sécurité et l’intégrité des locaux". Par ailleurs elle a ajouté que "la liberté d’opinion, d’expression et manifestation sont des droits fondamentaux auxquels l’université de Bordeaux est particulièrement attachée. Il est en revanche inenvisageable que quelques dizaines d’étudiants bloquent l’accomplissement de ses missions de service public en empêchant les étudiants et personnels de l’université de travailler, d’étudier et d’accéder librement à l’université".
Suite à cet incident la faculté a été fermée 24h. Depuis les cours ont repris. Et vendredi certains étudiants ont diffusé un nouveau communiqué dans lequel ils rappellent leurs revendications.
"Nous demandons comme décision préalable et inconditionnelle à une reprise d’un dialogue serein la démission officielle de Manuel Tunon de Lara, Président de l’université de Bordeaux. Sa démission devra être officialisée avant le lundi 12 Mars à 12h30. En cas de refus, nous nous engageons à décréter le jour même l’occupation illimitée de l’amphithéâtre Gintrac de jour comme de nuit", peut-on lire dans ce communiqué.
Ces étudiants avaient déjà demandé la démission du président de l'université de Bordeaux avant d'être délogés de la fac par la police. Cette revendication n'est donc pas nouvelle.
Voyez le reportage de Karim Jbali et Ludovic Cagnato dans lequel interviennent Jade et Kevin étudiants en sociologie :