Une confrontation plutôt musclée a eu lieu hier soir à Bordeaux, entre forces de l'ordre et étudiants. Des policiers sont venus déloger les étudiants qui avaient décidé d'occuper un amphithéâtre de l'université place de la Victoire. Ils sont mobilisés contre le projet de réforme du gouvernement.
Ils sont encore bien choqués par ce qu'ils ont vécu mardi soir vers 20 heures. Les faits sont rapportés par les étudiants qui ont décidé de bloquer l'université. Alors qu'ils avaient décidé de rester dans l'amphithéâtre pour "continuer la lutte ", ils ont été délogés manu militari. Ils rapportent :
Photos, vidéos, certificat médical à l'appui, ils veulent témoigner.C'était extrêmement violent avec matraquage, insultes.
A 20 heures, alors que la fac ferme, des étudiants décident de rester. Des policiers interviennent. Un étudiant présent raconte. " Ils ont commencé à nous lancer des insultes racistes et sexistes...
"Bande de bougnoules, vous n'êtes que des PD..."On a fait une chaîne pacifique pour pouvoir rester , quand ils ont vu qu'ils n'y arrivaient pas en sortir un du lot ils ont assénés des coups de poings, de matraques. "
Ils ont reçu le soutien d'une partie du personnel. Notamment des enseignants en sociologie qui désapprouvent la décision de la présidence de l'université de faire évacuer les lieux par les forces de l'ordre.J'ai pris des coups de matraques sur le corps, le visage...
La direction de la faculté n'a pas donné suite à nos demandes d'interview mais a dans un communiqué reconnu avoir sollicité les forces de l'ordre pour faire évacuer les lieux investis par les étudiants vers 20h30 "afin de garantir la sécurité et l'intégrité des locaux".
Il est inenvisageable que quelques dizaines d’étudiants bloquent l’accomplissement des missions de service public
"La liberté d’opinion, d’expression et manifestation sont des droits fondamentaux auxquels l’université de Bordeaux est particulièrement attachée", précise l'université dans son communiqué.
"Il est en revanche inenvisageable que quelques dizaines d’étudiants bloquent l’accomplissement de ses missions de service public en empêchant les étudiants et personnels de l’université de travailler, d’étudier et d’accéder librement à l’université"
Origine de la mobilisation des étudiants : ils sont opposés à la Loi Vidal car ils dénoncent une sélection à l'université.
Voyez le reportage avec ces témoignages recueillis par Candice Olivari et Pascal Lécuyer.