Depuis le mois d’août, les viticulteurs sont autorisés à utiliser temporairement plus de cuivre pour traiter leurs vignes contre le mildiou. Le champignon aurait déjà détruit 20% des récoltes dans le bordelais.
2021 est définitivement une année à mildiou. Dans le vignoble bordelais, les pertes sont en moyenne de 25 %.
"On le voit, ça fait ce qu’on appelle des taches d’huile sur les feuilles. Les spores vont ensuite infecter les grappes, et c’est la récolte qu’on perd", explique David Arnaud, vigneron du château Tour des Graves.
Arrêté du 7 août 2021 relatif à une dérogation temporaire accordée pour la quantité de cuivre applicable pour lutter contre le mildiou de la vigne #ARRETE https://t.co/eZmuiLsyjS
— Legifrance (@Legifrance1) August 7, 2021
Pluie et douceur
Ce sont les intempéries récentes ont favorisé la prolifération du champignon. D’ordinaire, la lutte contre le mildiou s’arrête aux prémices de l’été. "On a des pluies qui maintiennent cette humidité, et avec cette douceur, cela nous amène à des pressions rarement connues sur Bordeaux", analyse Pierrick Laveau, vigneron bio en Aquitaine.
► Retrouvez le reportage de T. Elobo et T. Grouhel
Pour aider les vignerons, le ministère de l'Agriculture a donc haussé les seuils maximaux de cuivre à cinq kilos par hectare contre quatre habituellement. "La situation phytosanitaire des vignobles nécessite de renforcer la protection à pression forte ou exceptionnelle de mildiou", précise l’arrêté paru au Journal Officiel.
Cette dérogation est applicable pendant quatre mois. Une décision bienvenue mais trop tardive pour les viticulteurs. "Si elle avait été prise début juillet, cela aurait été intéressant. Mais il ne faut pas désespérer. Il reste fin août et début septembre, et c’est là qu’on fait les millésimes", se rassure Vincent Bougès, président des Jeunes agriculteurs de Gironde.