La société canadienne Vermilion Energy vient d’obtenir l’autorisation de forer huit nouveaux puits pétroliers à La Teste-de-Buch, en Gironde. L’autorisation doit être confirmée dans les prochaines semaine, par le préfet de la Gironde.
Du pétrole, en Gironde. L’entreprise pétrolière Vermilion Energy l’exploite déjà depuis 1960. Elle vient d’obtenir une autorisation, à l’issue d’une enquête publique, pour réaliser huit nouveaux puits de forages pétroliers au cœur de la forêt domaniale de La Teste-de-Buch, où elle est titulaire jusqu’en 2035.
Consolider l'activité
Si l’entreprise canadienne attend encore le feu vert de la préfecture, elle se réjouit déjà de cette autorisation. “C’est toujours bien d’avoir des richesses dans le sous-sol régional, notre rôle, c’est de pouvoir le valoriser. C’est une substance dans notre quotidien”, indique Pamtxika Etcheverry, directrice générale de Vermilion France.
Notre projet n’est pas d’étendre notre empreinte ou de découvrir de nouveaux gisements, c’est de pouvoir sécuriser nos gisements et de les exploiter jusqu’en 2040.
Pamtxika EtcheverryDirectrice générale de Vermilion France
Pour l’entreprise, ces nouveaux puits serviront à maintenir une activité pétrolière, tout en préparant l’avenir. “C’est important de pouvoir stabiliser notre cœur d’activité pour réfléchir à nos projets d’avenir comme l’hydrogène bas carbone ou la géothermie”, détaille Pamtxika Etcheverry. Situés sur les zones déjà exploitées, ces nouveaux puits ne devraient pas extraire plus de pétrole qu’auparavant.
Ces puits de pétrole, installés au cœur de la forêt domaniale, puisent le pétrole à deux kilomètres sous terre. Les extractions, constituées à 98 % d’eau, sont ensuite traitées. “L’eau est ensuite réinjectée, là où elle se trouvait, à 2 000 m de profondeur”, assure la directrice de Vermillon France.
Les hydrocarbures interdits en 2040
Face à l’interdiction des exploitations d’hydrocarbures d’ici en 2040, l’autorisation interroge dans le secteur. Dans l’enquête publique, qui a reçu plus d’une centaine de contributions, les inquiétudes se concentrent autour des émissions de gaz à effet de serre.
Un discours poussé également par les écologistes, qui s’insurgent de cette autorisation. “Je trouve ça incroyable. C’est un manque de sérieux et une irresponsabilité quand on voit toutes les catastrophes climatiques déjà visibles dans le secteur”, indique Vital Baude, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine (EELV).
L’écologiste regrette un “contre-sens complet” avec les avancées en matière d’écologie. S’il reconnaît le faible impact de l’extraction en elle-même, il accuse son impact global. “J’imagine qu’ils doivent respecter des normes et des contraintes locales qui font que ça ne pollue pas vraiment. Mais cette activité participe au dérèglement climatique en produisant des énergies fossiles”, avance Vital Baude.