Le photographe Jérôme Brouillet n'en revient toujours pas. Depuis ce cliché, le passionné de surf qui couvrait les épreuves sur la vague de Teahupo'o à Tahiti est "suivi" par des milliers de fans. Il faut dire que la photo du surfeur brésilien suspendu dans les airs levant son doigt vers le ciel a tout pour marquer les esprits.
Le temps semble s'être suspendu pour cette photo. Les réflexes, le savoir-faire, la connaissance du sujet, un peu de chance parfois... font partie du métier de photographe. Les planètes étaient sans doute alignées ce jour-là, le 28 juillet dernier, quand Jérôme Brouillet fige cet instant où le surfeur brésilien Gabriel Médina prend la pose, après une vague exceptionnelle notée 9.90 sur 10. Pourtant, le professionnel de l'image semble n'avoir pas tout de suite réalisé l'impact de sa photo sur le public galvanisé par son instantané.
C'est lors d'un passage à Hossegor dans les Landes que le photographe a raconté son ressenti face au "buzz" de sa photo sur les réseaux sociaux comme dans les médias. Il faut dire que la portée des jeux olympiques, du surf pour la première fois représenté et du site mythique de Teahupo'o ont pu également contribuer au phénomène.
Une photo "sympa", qui "peut marcher"
Le 28 juillet dernier, le photographe indépendant suit les épreuves de surf des Jeux olympiques pour l'Agence France Presse (AFP). Il prend en rafale le surfeur de renom au sortir de ce tube fabuleux lors des 8ᵉ de finale.
Sur l'instant, je me dis, c'est une photo sympa, elle peut marcher, illustrer quelques papiers. C'est quand même Gabriel Medina, la célébration est assez originale...
Jérôme BrouilletPhotographe indépendant
Ce matin-là, il n'est pas le seul photographe sur ce site exceptionnel. Ils sont une quarantaine. Il a déjà photographié le champion brésilien. Il sait qu'il va sans doute célébrer sa vague.
Mais il ne prend pas tout de suite la mesure du rendu de sa photo aux allures quasi mystiques. "Jamais, je me suis imaginé un tel phénomène et pourtant, c'est évident". Tout y est, il en convient. "Ses pieds qui sont posés sur le nuage quasiment, les alignements des différents objets. Surtout sa position iconique et son regard".
"Il remercie Dieu pour sa vague"
Le photographe et son sujet volant ont d'ailleurs pu parler de ce moment-là. Gabriel Medina lui a expliqué sa pose théâtrale : "en fait, il remercie Dieu pour sa vague. C'est ce qu'il m'a dit. Mais ils ont également évoqué ensemble le côté démesuré de la viralité de cette photo sur les réseaux sociaux. Certains fans se la seraient même faite tatouer !
Jérôme Brouillet, comme le champion Gabriel Medina, n'en reviennent toujours pas, tout comme les (télé)spectateurs de ce moment-là qui ont sans doute retrouvé ce petit grain de folie du moment, dans l'excitation olympique (voire olympienne !).
Depuis son cliché, Jérôme Brouillet a sérieusement gagné en visibilité puisqu'il a vu sa notoriété bondir en près d'une semaine. Il est passé de 2 400 à 200 000 followers sur sa page Instagram !