"Il est temps de siffler la fin de la récré" : les dockers entament leur première journée "port mort"

Ils l’avaient annoncé. Ce vendredi 7 juin marque la première journée “port mort”, initiée par les dockers dans tous les ports de France. En Aquitaine, ceux de Bordeaux et Bayonne étaient à l’arrêt toute la journée. Ils demandent la non-application de la réforme des retraites à leur profession.

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Sur les immenses quais bordelais, trois bateaux sont  amarrés. D’autres attendent au Verdon, à l'entrée de l'estuaire de la Gironde, de pouvoir entrer dans le port. Ce ne sera pas le cas aujourd’hui. Les 350 salariés du port de Bordeaux sont en arrêt de travail. “C’est 100 % de l’effectif des dockers”, précise Jérémy Barbedette, secrétaire général CGT des dockers de Bordeaux et du Verdon. Côté portuaire, la mobilisation concerne 90 % du personnel.

À Bayonne, le silence s’est aussi emparé des docks, également à l’arrêt, à l’appel de la CGT des dockers. “L’initiative est suivie dans tous les ports de France. Il n’était pas question que Bayonne soit en reste”, lance David Cappelletti, secrétaire général CGT des dockers de Bayonne.

Conséquences économiques

Pendant 24 h, aucun ne prendra son service et ce, une fois par semaine. Une décision accompagnée également par 4 h d’arrêt, un jour sur deux par semaine. “On est déterminés à prolonger et à aller plus loin en juillet si rien ne bouge”, affirme Cyril Mauran, secrétaire général CGT Grand Port Maritime de Bordeaux.

Cette action engendrera à coup sûr des pertes économiques, à la fois pour le port, mais aussi pour les entreprises qui en dépendent. À Bordeaux, ce sont plus de six millions de tonnes de marchandises qui sont traitées chaque année. Le port de Bayonne en traite 2,5 millions de tonnes par an. Un bras de fer économique pour augmenter la pression auprès du gouvernement. “Les ports, c'est la clé de voute de la mondialisation, donc quand les ports sont arrêtés, c'est toute l’économie qui est impactée”, souligne Vincent Maçon.

62 ans, pas 64

En question, la réforme des retraites et les “engagements” non-tenus du gouvernement. “On ne vit pas dans le monde de Pinocchio. On a eu des promesses et on est attentifs à ce que Macron et le gouvernement les tienne”, avance Cyril Mauran, secrétaire général CGT Grand Port Maritime de Bordeaux.

Les dockers demandent en effet la non-application de cette réforme en maintenant le départ à la retraite à 62 ans contre 64 ans. “Aujourd’hui, on a une espérance de vie qui a réduit de sept ans du fait de notre exposition aux produits chimiques et toxiques, ainsi que les conditions de travail. Deux ans de plus, on ne peut pas se le permettre”, estime Dylan Cappelletti, secrétaire général CGT des dockers de Bayonne.

Cette demande, ils la répètent depuis dix mois, lors des tables rondes réunissant le ministère des Transports, le gouvernement ainsi que les tutelles dont ils dépendent. “On a toujours été force de proposition, on a suspendu les mouvements en novembre pour pouvoir dialoguer. À chaque fois, le gouvernement nous a donné des fins de non-recevoir”, regrette Vincent Maçon, délégué syndical CGT.

Nous n'avons jamais eu de réponse. Il était donc temps de siffler la fin de la récré.

Dylan Cappelletti,

secrétaire général CGT des dockers de Bayonne

Trois journées mortes sont encore prévues ce mois-ci : les 13, 21 et 25 juin. La poursuite du mouvement devrait en revanche se décider le 19 juin prochain.

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