Tampons et serviettes hygiéniques en libre service dans les lycées dès la rentrée 2023, c’est ce que propose notre région. Le budget consacré à l’installation de distributeurs de protections menstruelles est de 190 000 euros. Ce dispositif concerne 296 lycées publics de Nouvelle-Aquitaine.
La précarité menstruelle touche 12% des jeunes filles en France. Afin de leur permettre de vivre leur menstruation dans les meilleures conditions, la région Nouvelle-Aquitaine propose aux lycées d’être équipés de distributeurs de protections hygiéniques. Pour en bénéficier, il suffit de les contacter. Les établissements n’auront rien à débourser. “Le choix du lieu d’installation est propre à chaque lycée. En revanche, nous conseillons de disposer les distributeurs, proche des toilettes ou à l’infirmerie” exprime Catherine La Dune, vice-présidente de la Région Nouvelle Aquitaine.
Ce dispositif voté le 3 juillet 2023 par le conseil régional Nouvelle-Aquitaine a été accepté à la quasi-unanimité. “On s’est aperçu que certaines adolescentes ne venaient pas en cours dès qu’elles étaient indisposées. Toutes n’ont pas de protection sous la main” explique Catherine La Dune. L’association Nouveaux Cycles, également acteur de ce projet ajoute “C’est dangereux pour la santé. Les filles qui n’ont pas ou peu de moyen, gardent leur protection plus longtemps. Il y a un risque d’infection plus élevé.”
“Il y a des jeunes filles qui utilisent du Sopalin”
La précarité menstruelle est intimement liée aux difficultés financières. Un facteur qui prend de l’ampleur. Avec le poids de l’inflation, le nombre de Françaises victimes de précarité menstruelle a doublé. Elles sont passées de deux millions à près de quatre millions. Ce constat se ressent dans les lycées. “Il y a des jeunes filles qui utilisent des Sopalin, des choses qui ne sont pas du tout faites pour, et qui peuvent mettre en danger leur santé” affirme Catherine La Dune, vice-présidente de la Région
S’ajoute à cela, une autre problématique : “Dans certaines familles, c'est tellement tabou que les jeunes femmes n’osent pas dire à leur proche qu’elles sont réglées et qu’elles ont besoin de protection. Le fait de mettre des recharges, ça montre que c’est quelque chose de tout à fait naturel et qu’il n’y a pas de honte” affirme Catherine La Dune.
L’association Nouveaux Cycles sensibilise également les élèves aux menstruations. Les interventions se font dans les collèges et le lycée. “ nous faisons toucher les serviettes hygiéniques, les culottes menstruelles aux élèves pour qu’ils se familiarisent avec les protections. On explique également comment utiliser les protections et combien de temps les garder” racontre Mathilde Plaineau, membre de l’association.
Les protections hygiéniques bientôt réutilisables dans les lycées?
Les distributeurs pris en charge par la région seront composés de tampons et de serviettes hygiéniques. Les serviettes réutilisables devraient arriver un peu plus tard. “Pour la santé, les protections lavables sont très bien, c’est moins toxique que les protections classiques. Après c’est un coût pour la région. Pour l’instant c’est en cours de discussion”. Catherine La Dune, vice -présidente de la Région ajoute également. “L'idéal serait de proposer, serviettes et tampons jetables, ainsi que des culottes menstruelles. Chaque fille pourrait choisir ce qui lui correspond. ”
Pour l’instant dans la région, seule l’association Nouveaux Cycles se rend dans les collèges et lycées pour distribuer des protections lavables. ‘“Nous mettons à dispositions des Kit de serviettes réutilisables. On apporte une solution sur 5 à 10 ans. C’est une solution économique parce qu’elle est distribuée gratuitement” explique Mathilde Plaineau.
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Aujourd’hui en France, 2 femmes sur 10 sont concernées par la précarité menstruelle.
