20% de vente voire beaucoup moins pour les producteurs dans l'incapacité financière de recruter de la main d'oeuvre. 2020 sera une année noire pour cette filière dont l'activité est regroupée autour du 1er mai. Il n'y a jamais eu pire.
"On ne ramasse que 10 à 20% de la production, c'est pas la peine de ramasser le reste, quoi en faire ?"
Ce producteur installé depuis 35 ans à Martillac en Gironde n'a jamais connu une année aussi difficile.
"Les fleuristes ont annulé leurs commandes, les grossistes aussi, pour nous c'est une perte sèche de 80%" comptabilise sa fille.
En Béarn, Maud Thierry, productrice elle aussi, redoute une perte quasi totale. "On ne peut pas embaucher les saisonniers" explique t-elle, "on a déjà dépensé plus de 20 000 euros pour lancer la production, sans perspective de recettes on ne peut plus rien faire".
Pour elle, cela va représenter "une perte de chiffre d'affaire de 60 000 à 80 000 euros".
Ne ramasser qu'en fonction des commandes
Si quelques producteurs ont diversifié leurs cultures et peuvent s'appuyer sur d'autres ressources, ils sont nombreux à n'avoir que le muguet comme unique source de revenus.
En lien avec les grossistes, ils ont réussi à s'organiser espérant vendre un minimum de brins.
"On va commander uniquement selon les besoins et s'approvisionner au jour le jour" explique un grossiste girondin" cela leur évitera des frais inutiles parce que s'ils doivent cueillir, emballer et pas vendre ...."
Une vente limitée
Vendre à qui ? Les fleuristes sont fermés et rares sont ceux qui pratiquent la livraison ou la vente en drive.
Seul débouché possible : les commerces de première nécessité. Le muguet sera en effet essentiellement vendu dans les supermarchés, les boulangeries, les tabacs, les jardineries...ouverts le 1er mai.
20% des 60 millions de brins proposés chaque année sur le marché sont produits en Gironde, deuxième département producteur de France après la région nantaise.