Ce vendredi 24 mars, au lendemain de l’incendie qui a détruit la porte de la mairie de Bordeaux, cinq personnes ont été placées en garde-à-vue. Elles sont âgées de 17 à 23 ans. Samedi matin, les cinq personnes sont toujours entendues, selon le parquet de Bordeaux.
Ce matin, les flammes de 15 mètres, ravageant la porte magistrale de l’hôtel de ville de Bordeaux, sont encore dans toutes les têtes, et tous les écrans. Le feu a été allumé jeudi soir, vers 20h20, à peine quelques heures après la fin de la manifestation contre la réforme des retraites.
Démarré par des poubelles en feu
Un rassemblement impromptu s’est alors créé sur la place Pey-Berland, au niveau du parvis de la mairie.
Des individus vêtus de noir mettaient des poubelles contre la porte pour alimenter le foyer incendiaire : un individu en particulier était vu en train de jeter une poubelle entièrement en feu, avec le pied contre la porte d’entrée de la mairie.
communiqué du Parquet de Bordeaux
L’homme a rapidement été interpellé par les policiers mobilisés sur place et placé en garde à vue pour dégradation et destruction aggravée par incendie.
De 17 à 23 ans
Mais la soirée ne se termine pas là. “Un peu plus tard”, selon le Parquet, c’est, cette fois, un groupe d’individus au visage dissimulé derrière des foulards qui est repéré par la police : ils sont en train d’alimenter le feu.
Quatre personnes sont alors interpellées, dont un mineur. Ils ont également été placés en garde à vue pour participation avec arme à un attroupement par une personne dissimulant volontairement son visage, dégradation et destruction aggravée par incendie.
Ils étaient porteurs de multiples armes et armes par destinations comme des chaînes de vélo, gros cadenas, barre en PVC, casquette avec pic en métal, grosse pierre, matraque télescopique.
communiqué du Parquet de Bordeaux
Deux des majeurs interpellés sont déjà connus des services de justice. L’un pour outrage, usage de stupéfiants et port d’arme, l’autre, pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique, vol, recel et usage de stupéfiants.
Dans son communiqué, le parquet précise que l’enquête a été confiée à la division zonale de la police judiciaire. À cette heure, les garde-à-vue sont toujours en cours.
Qui sont les incendiaires ?
Manifestants, casseurs ou membre d’extrême droite, à cette heure, difficile d’établir un profil. Si dès le départ, ce débordement a été associé à la manifestation, réalisé par des militants d'extrême-gauche ou des casseurs, nos confrères de Rue89 Bordeaux évoquent quant à eux, ce matin, la piste de l’extrême-droite. Ils relèvent notamment des propos, comme sur cette vidéo, tels que “Front national remplace la France” ou encore “À qui est la France ? À nous !”.
“J’ai vu une cinquantaine de personnes environ, masquée, cagoulée et capuchée. Ça s’est passé très vite”, explique Wahid Salem, rédacteur en chef de Rue89 Bordeaux.
Des soupçons qui semblent également émaner des vidéos réalisées par Sud-Ouest.
De son côté, le parquet refuse de communiquer sur le profil des individus. “De multiples investigations restent à mener avant toute décision d’orientation”, avance le Parquet.