Dans les zones incendiées dans le département, la cellule girondine de recherche des causes et circonstances des incendies en espaces naturels (RCCIEN) aide les enquêteurs.
Comment savoir qui a mis le feu, ou ce qui a déclenché l'incendie ? La main de l'homme ou pas ? Laquelle ?
Ces dernières semaines, la Gironde a été le théâtre de nombreux départs de feu. Certains ont ravagé des centaines, voire des milliers d'hectares. Sur les lieux des sinistres, la cellule girondine de recherche des causes et circonstances des incendies en espaces naturels (RCCIEN), née en juillet, est à pied d'œuvre.
Composée de pompiers, gendarmes, membres de la DFCI ( défense des forêts contre les incendies en Aquitaine) et de policiers, elle est intervenue à plusieurs reprises ce mois-ci.
Après un départ de feu de forêt, une fois celui-ci éteint, la préfecture peut décider de "déclencher" la cellule. Une équipe de trois agents est envoyée sur place. Ces derniers relèvent des indices et transmettent ensuite un rapport contenant leurs observations et hypothèses aux enquêteurs.
"Des fois, on voit vraiment que c'est la main de l'homme"
"Chacun regarde dans son coin, et ensuite on échange sur ce que l'on a vu. On cherche à avoir une vision commune de ce qui s'est passé. On discute beaucoup, ça fonctionne bien", explique Gérard Larrue, bénévole à la DFCI. Il est déployé ce lundi 22 août à Vensac, dans le Médoc.
"On est comme sur une scène de crime. On va faire un prélèvement, donc à partir de là moi je vais effectuer des clichés photographiques, bien figer la scène", détaille Frédéric Wychowalek, technicien en investigation criminelle, en désignant une pomme de pin brûlée.
Celle-ci est placée sous scellé. "A partir du moment où il va entrer dans une procédure judiciaire, l'indice devient une preuve", indique Nicolas Dumortier, technicien en investigation criminelle.
Regardez le reportage de France 3 Aquitaine :
Si 90% des départs de feu sont d'origine humaine, beaucoup sont involontaires. Mais "des fois, on voit vraiment que c'est la main de l'homme", assure Gérard Larrue.
Et certains indices ne trompent pas : les spécialistes peuvent parfois retrouver des allume-feu, produits inflammables et autres objets suspects.
Plus de gendarmes pour lutter contre les pyromanes
C'est notamment le cas pour le méga-feu de "Landiras 1", qui a ravagé près de 14 000 hectares en juillet, et pour lequel "les investigations se poursuivent", indique le parquet de Bordeaux. Le 22 juillet, celui-ci ouvrait une information judiciaire pour "destruction par incendie". "En l'espèce, le point de départ c'était qu'on avait trouvé de la végétation qui ne correspondait pas à la végétation autour", précise le parquet.
Un mois plus tard, la thèse criminelle est toujours privilégiée. "Pour l'instant, il n'y a pas d'élément majeur bouleversant ou nouveau. On continue à explorer toutes les pistes possibles" expose le ministère public.
La peine encourue en cas d'incendie criminel est de 15 ans de prison et 150.000 euros d’amende. Le 21 juillet, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé, dans un entretien au JDD, sa volonté de créer 3 000 postes de "gendarmes verts" pour tout le territoire. Ils seront chargés "d'améliorer le travail d'enquête judiciaire" dans les affaires d'atteinte à l'environnement, telles que les incendies.