L'Anses vient d'autoriser la mise sur le marché d'un premier produit élaboré par Toopi Organics. La start-up girondine va pouvoir lancer ses ventes après trois années de recherches. Ses fertilisants naturels sont attendus par de nombreux agriculteurs.
C'est un nouveau chapitre qui s'ouvre pour la jeune start-up girondine lancée en 2019 à Loupiac-de-la-Réole dans l'Entre-deux-Mers.
L'agence nationale de sécurité sanitaire vient d'autoriser la commercialisation de son Lactopi Start, un "biostimulant à base de bactéries lactiques et d’oligo-éléments".
Premières ventes
En clair, "ce premier produit homologué va permettre de capter le phosphore pour aider la plante à pousser", explique Sarah Fondeville, chargée de la communication.
"On n'utilise pas l'urine directement, on l'utilise pour faire pousser des bactéries.
Sarah Fondeville - Toopi Organicsà France 3 Aquitaine
"Ce sont ces bactéries, une fois ajoutées au sol, qui vont permettre de capter des minéraux utiles à la plante".
Les biostimulants mis au point par Toopi Organics ont chacun un objectif bien précis : capter l'azote de l'air, protéger les plantes...ou, comme le Lactopi Start, aider la plante à assimiler le phosphore.
Ce dernier est donc désormais autorisé à la vente en France mais aussi en Grèce, en Espagne, en Italie, au Portugal. Et en Belgique, depuis six mois.
"On a obtenu l'autorisation début 2022 pour la Belgique et on a déjà vendu l'ensemble de notre production annuelle, 250 000 litres, à notre premier client, qui est aussi un de nos actionnaires. Il voulait avoir la primeur", révèle Sarah Fondeville.
Remplacer les engrais chimiques
De nombreux agriculteurs se sont montrés intéressés par l'innovation. "Certains se rendent même sur site pour tester le produit, on est installé en pleine campagne, c'est idéal".
L'objectif est de remplacer les engrais chimiques par des ces biofertilisants dont le coût de revient oscille entre 45 et 50€ l'hectare. Un tarif compétitif pour une efficacité identique selon le président et co-fondateur Michaël Roes.
Notre objectif est de recycler massivement l'urine pour se passer des engrais minéraux et donc de l'utilisation du pétrole, du gaz et des ressources minières pour l'agriculture.
Mickaël Roes - Co-fondateur Toopi Organicsà France 3 Aquitaine
Face aux coût des intrants qui explosent en cette année 2022, l'option bactérie créée à partir d'urine, une ressource inépuisable et bon marché, semble idéale.
Toopi, qui emploie actuellement vingt salariés en Gironde, espère lever 15 millions d'euros d'ici la fin de l'année. L'entreprise compte développer son outil de production et son laboratoire de recherche.
L'idée est de se fournir et de produire localement avec l'implantation d'unités un peu partout sur le territoire.
D'ici cinq ans, la société girondine espère ouvrir sept sites en France et en Belgique.