Par devoir citoyen ou par convictions politiques, les électeurs devraient être encore nombreux à se rendre aux urnes lors du second tour des élections législatives, prévu ce dimanche 7 juillet.
À Créon, commune située à une vingtaine de kilomètres de Bordeaux, "on parle aussi politique, comme un peu partout en ce moment", remarque Sébastien Planques, commerçant de fruits et légumes, présent sur le marché, ce mercredi 3 juillet. À quatre jours du second tour des élections législatives, "on en parle un peu partout, sauf chez moi, avoue-t-il le sourire aux lèvres. Ces élections divisent, j'évite d'en parler en famille."
Le Rassemblement national en tête
Dans cette ville de 5 000 habitants, c'est le Rassemblement national (RN) qui est arrivé en tête avec 38,4 % des voix, représenté par le candidat Rémy Berthonneau. Une tendance qui s'illustre au niveau de l'Aquitaine, où le parti d'extrême droite a remporté 17 des 28 circonscriptions.
Mathilde Feld, la candidate La France insoumise (LFI-Nouveau front populaire) est quant à elle arrivée au deuxième rang avec 28,9 % des voix, devançant de peu Pascal Lavergne. Ce candidat du parti Renaissance a lui récolté 27,6 % des suffrages, et s'est désisté avant le second tour, prévu dimanche 7 juillet.
Devoir citoyen ou convictions politiques ?
"C'est choisir entre la peste et le choléra", regrette un retraité venu se promener entre les allées du marché. Bien qu'il n'ait jamais voté "ni pour l'extrême droite, ni pour l'extrême gauche", il se rendra quand même aux urnes ce dimanche dans cette commune où le Rassemblement national affrontera le Nouveau front populaire.
Comme lui, lors du premier tour, près de 70% des habitants de la commune sont allés voter. Cette quinquagénaire en faisait partie : "J'ai toujours voté. Je n'ai jamais manqué une élection, dit-elle fièrement. C'est trop important de se mobiliser."
"Le Français souffre trop, confie cette commerçante, éleveuse de poules pondeuses au marché de Créon. On a besoin de changement, de rétablir l'économie et notre panier". Un retraité y voit lui aussi des enjeux importants : "cette élection est particulière, elle aborde de nombreux problèmes comme ceux liés à l'insécurité, au pouvoir d'achat et aux retraites. Je me sens concerné". C'est plutôt par conviction et par espoir d'un changement que d'autres riverains se rendront aussi aux urnes dimanche.