Les biologistes aquitains sont en grève cette semaine. Ils se mobilisent contre les économies que veulent leur imposer le gouvernement et l'assurance maladie. Une grève qui pourrait se prolonger

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Ce lundi, devant un laboratoire bordelais, certains particuliers ont trouvé portes closes. Ils étaient venus faire des analyses auprès de leur biologiste habituel, ou chercher des résultats. Cet homme est soucieux. La semaine dernière, ses analyses étaient "très mauvaises". Il venait faire un contrôle "donc effectivement, c'est un souci (...) et je ne vais pas aller aux urgences pour ça..."

Appel à la grève du 9 au 15 janvier

Après l'arrêt des remontées de tests Covid depuis le 2 janvier dernier, les syndicats ont appelé à la grève cette semaine. Une consigne de fermeture du lundi 9 jusqu'à dimanche 15 janvier. Pour autant, à l'intérieur, les analystes continuent de travailler : "On reste disponibles pour nos correspondants et nos patients en cas d'urgences, pour les hospitalisations et pour les traitements anti-cancéreux", assure le médecin biologiste, le Dr Florimond Moulonguet.

Les raisons de la colère

Au cœur du conflit, des économies imposées aux laboratoires par l'Etat, suite aux profits records liés aux tests Covid. Le Dr Jean-Philippe Brochet, le représentant Nouvelle-Aquitaine du syndicat des Laboratoires de Biologie Clinique, explique que la profession a "proposé au gouvernement de rendre à la Sécurité Sociale 80% des bénéfices du Covid". "Mais attention, le gouvernement utilise ce chiffre d'affaires exceptionnel comme prétexte pour faire une ponction intolérable sur l'ensemble de la biologie", assure-t-il. L'Etat demande 1,3 milliard d'euros, quand le secteur propose d'en rembourser 800 millions.

La négociation bloque sur la période 2024-2026, pour laquelle les syndicats ont fixé leur ligne rouge à 145 millions d'euros par an. Ils pointent le risque de déstabilisation de la filière, qui aurait pour conséquence la disparition de plusieurs centaines de sites et de milliers d'emplois. Selon le Dr Brochet, cela représenterait  "la fermeture 400 à 500 laboratoires en France (...) dans des zones rurales".

À défaut d'un accord avant le 1er février, l'exécutif pourra décider seul de la ponction budgétaire sur le secteur.

(Avec AFP)

  

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