"Environ 150 boucheries pourraient fermer d'ici l'été" : les bouchers mobilisés à Bordeaux face à la hausse des prix

Avec la flambée des coûts de l'énergie et de ceux des matières premières, les bouchers de Gironde s'inquiètent pour l'avenir de la profession. Ils manifestaient ce lundi 16 janvier à Bordeaux pour alerter les pouvoirs publics sur leur situation.

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François-Xavier Marques est propriétaire d'une boucherie à Artigues-près-Bordeaux depuis cinq ans. Le commerçant, trésorier du syndicat de la boucherie en Gironde, est inquiet.

Comme plusieurs bouchers Girondins, il fait actuellement face à d'importantes difficultés financières. Avec d'autres artisans, il s'est mobilisé ce lundi 16 janvier à Bordeaux, afin d'alerter sur leur situation. Le rendez-vous était donné à 11h00 devant la mairie. "Sauvons nos bouchers", indiquait la banderole déployée par les manifestants. Certains ont même fait tomber la chemise, symboliquement : "L'Etat met vos bouchers à poil", pouvait-on lire sur un tract distribué lors du rassemblement. 

Car, si François-Xavier Marques peut, comme ses confrères, compter sur une base de clients fidèles, cela ne suffira pas à compenser la flambée du prix de l'énergie et des matières premières. "Les clients consomment beaucoup moins, donc ça reste compliqué", confie François Xavier Marques. Celui-ci a vu son chiffre d'affaires considérablement baisser, de 19 % en un an.

Le prix de la viande en forte hausse

Côté coûts, le prix de la viande de porc est celui qui a le plus augmenté par rapport à l'an dernier, ce dernier ayant quasiment doublé selon l'artisan. 

Avant, on vendait les côtes de porc aux alentours des 9 euros, maintenant on est aux alentours des 16, 18 euros. Et après on a le bœuf, qui a pris quasiment 3 ou 4 euros du kilo

François Xavier Marques, Syndicat de la boucherie en Gironde

à France 3 Aquitaine

Pour faire face à la hausse du coût de l'énergie, le boucher est contraint de fermer sa boutique tous les mardis. 

Il craint déjà de devoir se séparer de ses salariés. "En septembre, je ne garderai pas mon apprenti. Ca me coûterait trop cher." Selon lui, sans intervention de l'Etat, près de la moitié des boucheries du département pourraient mettre la clé sous la porte. "Cela fait environ 150 boucheries qui pourraient fermer d'ici l'été, même d'ici le printemps", assurait ce lundi Nathalie Coulon, coprésidente de la fédération des artisans bouchers charcutiers de la Gironde, sur notre antenne.

La commerçante, qui ne se verse plus de salaire depuis septembre, indique qu'une cagnotte a été lancée pour aider les plus en difficulté. "On en est là : à demander l'aumône pour nous aider." 

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