La majeure partie des commerces devra baisser le rideau, ce samedi 3 avril à 19 heures, avec la mise en place des nouvelles restrictions sanitaires. Un coup dur pour ces chefs d'entreprises déjà en grande difficulté et maintenus sous perfusion par des aides économiques.
"Dépité, déprimé et fataliste". Voilà comment le président de la principale association de commerçants de Bordeaux résume l'état d'esprit de ses adhérents.
A la veille d'une nouvelle fermeture administrative des commerces dit non-essentiels, Christian Baulme a le coeur lourd, même s'il s'attendait à un renforcement des mesures sanitaires avec la flambée de l'épidémie.
En fermant une partie de nos commerces, on évite de pousser la foule à se rendre dans les rues, on nous empêche de nous regrouper, c'est clair, je le comprends mais c'est difficile de revivre à nouveau ces fermetures administratives.
Près des 2/3 des commerces fermés à Bordeaux-centre
Avec le renforcement des mesures sanitaires, 150 000 magasins en France métropolitaine seront fermés ce samedi 3 avril à 19 heures.
Dans le centre de Bordeaux, près des deux tiers des commerces classés non-essentiels sont concernés : ceux de vêtements, de chaussures, les magasins d'électroménager ou de décoration, les salons de beauté, les bijoutiers... A ceux-là s'ajoutent les commerces qui n'ont pas rouverts depuis l'automne comme les salles de sport ou les bars et restaurants, sauf pour la vente à emporter. Sans parler des lieux culturels.
Pour Chloé, qui travaille dans un commerce du centre de ville de Bordeaux, c'est un nouveau coup dur mais son équipe s'est organisée :
On a malheureusement l'habitude ! On s'est déjà préparés pour garder le click and collect et on s'attend à avoir un gros boom des ventes sur notre site internet comme au premier confinement
Contrairement au précédent reconfinement, les libraires et autres disquaires resteront ouverts, les concessionnaires automobiles et les coiffeurs aussi.
Nous sommes ravis que le gouvernement ait enfin compris que nous ne sommes pas "non essentiels". Et puis en gardant cette activité ouverte, c'est un peu de réconfort pour tous !
La facture des aides économiques s'allonge
Le ministre de l'Economie a promis aux commerçants fermés de bénéficier d'une nouvelle aide à hauteur de 75% du chiffre d'affaires pour couvrir les charges fixes. Ce dispositif, déjà en place dans les 19 départements précédemment reconfinés, est donc étendu à tout le pays a confirmé Bruno Lemaire lors d'une audio-réunion à laquelle participait Christian Baulme au lendemain des annonces du Chef de l'Etat.
L'aide sur l'augmentation des stocks est également précieuse, elle nous permettra de défiscaliser. Car nos commerçants ont beaucoup de stocks : le couvre-feu élargi à 19 heures n'a pas fait revenir en masse la clientèle après 18 heures.
Aujourd'hui, grâce aux aides, l'économie tient le coup estime le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Bordeaux.
Les aides de l'Etat, de la Région et des collectivités font que le "quoi qu'il en coûte" du Chef de l'Etat montre son efficacité. Sur notre région, nous avons moins de dépôts de bilan que l'an passé. Mais il ne faut pas que ces aides s'arrêtent tout de suite, sinon ce pourrait être la catastrophe.
Le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Bordeaux invite d'ailleurs tous les chefs d'entreprises à faire leurs demandes d'aides car, dit-il, les dispositifs sont multiples et tous les fonds n'ont pas été dépensés.
Le coût total des aides et indemnisations aux entreprises s'élève à 11 milliards d'euros par mois avec l'extension des mesures sanitaires, a indiqué mercredi le ministère de l'Economie. La question du remboursement de cette dette accumulée sera l'un des multiples enjeux de l'après-crise sanitaire.