Philippe Poutou et deux autres militants CGT de l'usine Ford de Blanquefort, près de Bordeaux, ont été relaxés lundi par le tribunal correctionnel de Paris, où ils étaient poursuivis pour dégradations après une manifestation en 2012 au salon de l'auto.
Les trois militants sont "relaxés du délit de dégradation" car il n'y a "pas suffisamment d'éléments pour retenir la culpabilité des prévenus", a déclaré le président du tribunal. En outre, le tribunal a requalifié les faits en "dégradations contraventionnelles" et a considéré que "la prescription est acquise" pour d'"éventuelles contraventions".
M. Poutou, ex-candidat du NPA à la présidentielle, avait écopé l'an dernier d'une amende de 431 euros et les deux autres prévenus, Vincent Alauze et Laurent Marzin, d'une amende de 231 euros chacun, à l'issue d'une procédure simplifiée dite "ordonnance pénale". Ils avaient fait opposition à cette ordonnance, ce qui leur avait valu de comparaître à la mi-janvier devant le tribunal correctionnel pour ces mêmes faits.
"Ces amendes ne sont pas énormes, presque symboliques, mais c'est inscrit dans notre casier judiciaire", avait déclaré M. Poutou à des journalistes avant ce procès.
En septembre 2012, sur le stand Ford du salon de l'automobile, à Paris, des manifestants avaient jeté des confettis et posé des autocollants. Les trois prévenus étaient aussi montés sur le capot d'un voiture exposée. Ford leur reprochait notamment "la détérioration" du capot. L'"enfoncement" du capot "n'est pas formellement caractérisé", a dit le président du tribunal à l'énoncé du jugement.
La manifestation, à laquelle avaient participé 360 salariés de l'usine Ford de Blanquefort, avait été organisée pour défendre les emplois du site girondin.