À Bordeaux, des drones avec caméras embarquées ont été autorisés pour surveiller le rassemblement très suivi dans une ambiance conviviale. En marge du rassemblement, des tensions : 23 personnes ont été interpellées et 4 personnes blessées. Mobilisation suivie également dans les principales autres villes d'Aquitaine.
Alors que le texte de la réforme des retraites, portant l'âge légal de départ à 64 ans, a été validé par le Conseil constitutionnel, la mobilisation se poursuit.
Forte mobilisation à Bordeaux et des dégradations en marge de la manifestation
À 14 heures, des échanges de gaz lacrymogènes ont été signalés cours Alsace Lorraine entre des jeunes habillés de noir et masqués et les forces de l'ordre, alors que la manifestation officielle se terminait.
Des dégradations de mobilier urbain ont été constatées par notre équipe sur place. Présence policière très importante en centre-ville.
Selon la préfecture, une manifestation sauvage a démarré, regroupant 100 à 150 individus, provoquant des dégradations et feux de poubelles, nécessitant une nouvelle intervention des forces de l’ordre. Plusieurs autres personnes ont été interpellées. Les derniers heurts ont éclaté avec les forces de l’ordre aux abords de la place de la Victoire vers 15 h 00.
Au total, 23 personnes ont été interpellées pour dissimulation du visage, jets de projectiles sur agent de la force publique ou détention d’artifices. On compte 2 blessés légers du côté des forces de l’ordre et 2 blessés légers du côté des manifestants.
À 13 heures, l'intersyndicale a communiqué le chiffre de 130 000 participants, moins de 12 000 selon la préfecture. Lors de la dernière mobilisation contre la réforme des retraites le 13 avril dernier, les syndicats avançaient le chiffre de 40 000 personnes, 6200 selon la préfecture.
L'ambiance était très conviviale et familiale avec beaucoup de retraités et des enfants, dans le cortège parti à 11 heures de la place de la Bourse au son de la chanson "On lâche rien". Les slogans ont tourné autour d'Emmanuel Macron. Des étudiants chauffaient l'ambiance en chantant "Ça va péter".
"On est là, car c'est aussi le pouvoir d'achat, le coût de l'énergie qui a des répercussions sur le budget des ménages", explique un retraité dans le cortège.
"Moi, j'ai 75 ans et j'ai travaillé toute ma vie comme vendeuse aux galeries Lafayette et je peux vous dire qu'à 60 ans, on est crevé !", s'agace une manifestante.
Ça suffit ! On en a assez ! Il y a l'inflation, le problème des retraites. Moi, je suis en carrière longue et franchement la retraite à 60 ans, je l'aurai bien méritée !
Une manifestante dans le cortège du 1 er maiFrance 3 Aquitaine
À midi, le cortège arrivait place Pey Berland alors que les derniers manifestants étaient encore sur les quais à hauteur de la porte de Bourgogne.
► Vidéo du cortège du 1ᵉʳ mai. Beaucoup de participants sont venus avec des casseroles et des sifflets pour faire entendre leur grogne :
Deux observateurs de la LDH (ligue des droits de l'homme) étaient présents dans le cortège pour constater d'éventuelles violences policières sur les manifestants.
Autorisation des drones
De son côté, "compte tenu des dégradations et des heurts survenus lors des précédentes manifestations", la préfecture de Gironde a autorisé les policiers et les gendarmes à utiliser des drones avec caméras embarquées "pour prévenir les débordements et les atteintes aux personnes", selon un communiqué.
Le Tribunal administratif de Bordeaux a rejeté ce lundi matin la requête déposée par l’association de la défense des libertés constitutionnelles et le syndicat des avocats de France, requête soutenue par le syndicat de la magistrature, demandant la suspension de l’exécution de l’arrêté pris par le préfet de la Gironde, le 28 avril 2023.
"L’utilisation de drones par la direction départementale de la sécurité publique est donc autorisée ce jour à Bordeaux pour sécuriser le parcours et garantir le meilleur déroulement possible de la manifestation en cours", confirme la préfecture de Gironde dans un communiqué ce lundi 1er mai.
À Pau
À Pau, les opposants à la réforme se sont donnés rendez-vous à 10 h 30 également. "On reprend la rue et on l’occupe pour l'abrogation de la loi sur les retraites !", selon la CGT 64.
Mais à Pau, le nombre de participants était en baisse lors des dernières manifestations (20 000 personnes au début puis 5000 mi-avril).
À Bayonne
À Bayonne, l’intersyndicale qui appelait à se rassembler, à 10 h 30, place Sainte-Ursule, pour exiger le retrait de la réforme des retraites, estime à 19 500 le nombre de manifestants, 6000 selon la police. C'est une grosse manifestation pour Bayonne. Ambiance tranquille, aucun incident à déplorer dans la ville basque.
Le cortège a fait le tour du Grand Bayonne, en longeant les bords de Nive.
Ici aussi, les manifestants sont venus avec des casseroles. "Je continue les casserolades, sinon on ne nous entendra pas", a déclaré une manifestante à France 3 Aquitaine.
À Périgueux
Chants des syndicats et casseroles aussi en Dordogne, à Périgueux.