Après 5 années de spécialisation, le médecin anesthésiste-réanimateur est responsable de l’anesthésie des patients devant bénéficier d’un acte chirurgical. Il gère également des services de réanimation et de surveillance continue où sont pris en charge certains patients
Invité plateau : Pr François Sztark, chef du pôle anesthésie-réanimation - CHU de BordeauxDate de diffusion : lundi 19 décembre 2016
L’anesthésie-réanimation est une discipline transversale très riche et attractive associant médecine périopératoire et médecine intensive. De nombreux étudiants en médecine choisissent cette discipline ; au dernier concours de l’internat, l’anesthésie-réanimation faisait partie des 10 disciplines médicales les plus demandées.
L’hôpital public cherche comment pallier cette pénurie de praticiens qui affecte non seulement l’anesthésie-réanimation mais aussi d’autres spécialités comme la radiologie, alors même que près d’un tiers des médecins en exercice à l’hôpital devraient partir à la retraite d’ici 2020. Un plan d’action de 250 millions d’euros sur quatre ans a été présenté par la ministre de la santé en novembre dernier, avec plusieurs mesures dont une « prime d’engagement » pour les jeunes praticiens dans des zones en difficulté ou dans une spécialité en tension.
Le CHU de Bordeaux, comme les autres CHU n’a pas été épargné et comptait fin 2015 de nombreux postes vacants en anesthésie-réanimation. Sans attendre ces mesures nationales, un plan d’attractivité et de fidélisation des médecins a été élaboré par les responsables médicaux et la direction avec comme principaux axes : l’amélioration des conditions de rémunération, des conditions de travail plus attractives, un plan de communication et un dispositif de recrutement centralisé. Ce dispositif commence à porter ses fruits avec fin 2016 plusieurs recrutements et mutations sur le CHU de Bordeaux.
Si la crainte de l'anesthésie est une préoccupation courante exprimée par les patients lors des consultations préopératoires, l’anesthésie est aujourd’hui l'une des procédures médicales les mieux maîtrisées. On estime le nombre de décès directement imputables à un acte anesthésique inférieur à 1/100 000. Cette maîtrise du risque repose sur une réglementation de l’activité d’anesthésie (décret 1994). L’anesthésiste voit le patient en consultation préopératoire où il évalue les différents risques, adapte si besoin les traitements du patient et au final choisit la meilleure technique anesthésique en fonction de l’acte opératoire et de l’état du patient. Après l’intervention, il surveille le patient et gère habituellement la douleur postopératoire, le risque infectieux, le risque hémorragique …