Jean-Denys Choulet a été limogé de son poste d’entraîneur de la Chorale de Roanne le mardi 5 mars à la surprise générale. Frustré de ne pas avoir pu aller au bout de sa mission de lutte pour le maintien, le coach espère rebondir rapidement. Il est l'invité de NoA Basket présenté par Lukas Nicot et Simon Darnauzau.
Ce samedi 9 mars, la Chorale de Roanne s’est imposé in extremis (84-83) face au Portel. Une victoire importante dans un contexte spécial, quatre jours après la mise à pied surprise de Jean-Denys Choulet.
Un départ surprise
En poste depuis 2020, l’entraîneur a appris la nouvelle de manière inattendue le mardi 5 mars. "Le matin même, je cherchais un joueur pour remplacer Kellan Grady sur demande du président, ça, c’était à midi et à 15h 30, c’était terminé ".
Le natif de Doubs s’est dit d’autant plus surpris qu’il venait de recruter Sekou Doumbouya pour renforcer l’équipe en vue du maintien. "J’avais ramené Sekou Doumbouya qui n’était à Roanne que parce que j’étais à Roanne. L’entente a été extraordinaire entre nous".
Auteur de 18 points face à Strasbourg, et de 29 points face à Le Portel, le Franco-guinéen a déjà montré des qualités qui laissent effectivement présager des jours meilleurs pour Roanne. L’entraîneur français espérait pouvoir compter sur sa nouvelle recrue et sur un calendrier plus abordable pour relancer la machine. "Je pensais qu’avec les trois matchs qui arrivaient à domicile, il y avait moyen de faire 3/3 et de se relancer. Malheureusement, je n’ai pas eu la chance de pouvoir le faire".
Une figure du championnat
Très expérimenté, l'entraîneur connaît les parquets mieux que personne, lui qui coache depuis 27 saisons. Il a notamment remporté deux fois le championnat de France, en 2007 avec Roanne et en 2017 avec Chalon-sur-Saône.
Celui qui n’a jamais été relégué dans sa carrière estimait avoir les armes pour sauver le club. "Je suis déçu, Je suis un homme de défi, c’est quand je suis dos au mur que je suis le plus fort. Là, j’avais l’occasion de prendre ces trois matchs et là on me coupe les pattes sans que j’aie l’occasion de rien faire".
L’entraîneur a semblé ému en évoquant son départ qui l’éloigne de ce qu’il aime le plus : le basket.
Ma passion, c’est le basket. On m’a enlevé ma passion, on m’a enlevé un bout de ma vie.
Jean-Denys ChouletAncien coach de Roanne
Des conflits au sein du club
En difficulté sportivement, le club était aussi en proie à des problèmes de gestion. "Je devais m’occuper de tout, personne ne parle anglais à part moi. Je m’occupais des relations avec les agents, je me suis occupé de beaucoup de choses et ça a été mon erreur".
Des soucis d’organisation qui ont créé des tensions entre l’ancien sélectionneur du Cameroun et Bertrand Rodamel, le directeur général du club. "Je rencontrais des difficultés à travailler avec le directeur général puisque j’étais exigeant et que je demandais de respecter les règles en place. Quand ça ne va pas, je le dis et effectivement ça peut déranger".
Malgré ça, il nie avoir eu le moindre problème avec des salariés du club.
Ce qui me fait de la peine, c’est qu’on me dise que j’ai des problèmes avec des salariés.
Jean-Denys ChouletAncien entraineur de Roanne
"J’ai passé 11 ans à Roanne, 6 ans à Chalon, jamais je n’ai eu de problèmes avec des salariés." appuie-t-il
Il déplore aussi le traitement médiatique qui a été fait de ce départ, il estime avoir été malmené par la presse. "Le pire, c’est qu’on m’a sali dans les journaux, le fait de dire ce qui a été dit, je ne répondrai pas, les gens savent ce qui se passe à Roanne".
Malgré cette grosse désillusion, Jean-Denys Choulet compte rapidement rebondir et retrouver un club, "C'est ma vie le basket, je ne peux pas rester sans rien faire".