Deux organisations syndicales du CHU de Bordeaux, la CGT et Sud Santé lancent un préavis de grève illimitée à partir du lundi 9 août. Ils dénoncent l’obligation vaccinale et alertent sur la situation du personnel hospitalier.
Ce vendredi 6 août, après avoir été validée par le Conseil Constitutionnel, la loi élargissant le pass sanitaire à de nouveaux lieux publics et instaurant la vaccination obligatoire pour les soignants et le personnel hospitalier a été publiée au Journal officiel.
Suite à cette promulgation, la CGT et Sud Santé ont appelé le personnel du CHU Pellegrin de Bordeaux à une grève illimitée à compter du lundi 9 août.
PRÉAVIS DE GRÈVE ILLIMITÉ ⚕️ À PARTIR DU 9 AOÛT
— Cgt Chu de Bordeaux Pellegrin (@chu_cgt) August 5, 2021
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Si les syndicats ne s'opposent pas à la vaccination, ils sont en désaccord avec l'obligation vaccinale imposée au personnel hospitalier. Les modalités d'application ne sont pas encore connues, mais d'ici le 15 septembre, le personnel du CHU non vacciné pourrait être licencié sans indemnité. Franck Ollivier, délégué syndical Sud Santé à l'hôpital Pellegrin appelle à "la pédagogie plutôt qu'a la contrainte."
On souhaite que tous nos collègues soient vaccinés mais sans contrainte et sans licenciement
Sur les 15.000 employés à l'hôpital Pellegrin, 20% ne sont pas encore vaccinés. Parmi eux, nombreux sont inquiets. La situation à Pellegrin est déjà tendue. Franck Ollivier confie recevoir de nombreux appels préoccupants de soignants au bord de la dépression. "Les agents ont beaucoup donné depuis un an et demi avec le Covid et ils apprennent qu'ils peuvent être licenciés du jour au lendemain car ils ne sont pas vaccinés" explique le délégué de Sud Santé.
Le pass sanitaire : un frein pour accéder aux soins
Autre apsect, qui préoccupe les syndicats : l'accès aux soins pour tous. A partir de lundi 9 août, le pass sanitaire sera exigé à l'entrée du CHU, que l'on soit malade ou visiteur. "On a peur que cette loi entrave l'accès aux soins des plus démunis car on sait que ce sont eux les moins vaccinés" déplore Franck Ollivier.
Le délégué syndical craint également que cette situation génère de nombreuses tensions : "comment expliquer à une personne qu'il ne peut pas rendre visite à son parent mourant car il n'est pas vacciné ? Comment expliquer à un père qu'il ne peut pas assister à la naissance de son efant car il n'est pas vacciné ?"
A l'hôpital, on doit pouvoir rentrer sans être contrôlé !
Ailleurs dans la région l'instauration du pass sanitaire à l'hôpital inquiète aussi. Au centre hospitalier de Pau, dont le personnel s'est réuni le jeudi 5 août devant l'ARS, Séverine Ballester infirmière aux consultations externes constate "déjà des patients qui ont annulé leurs soins, leurs consultations, leurs bilans biologiques à cause de ce pass sanitaire."
Les soignants palois ont ont été rejoints par des manifestants opposés à l'instauration du pass sanitaire. D'autres manifestations devraient avoir lieu dans plusieurs villes de la région samedi 7 août.