Hier soir lors du débat télévisé entre les 11 candidats, le candidat NPA à l'élection présidentielle, a accusé Marine Le Pen et François Fillon de "piquer dans les caisses publiques" et, concernant la présidente du FN, de ne pas répondre aux convocations des juges.
"François Fillon, plus on fouille plus on sent la corruption, la triche, ce sont des bonhommes qui nous expliquent qu'il faut la rigueur, l'austérité alors qu'ils piquent dans les caisses", a dénoncé Philippe Poutou. "Ensuite il y a aussi Mme Le Pen qui pique dans les caisses publiques. Pour quelqu'un
d'anti-européen, ça ne la gêne pas de piquer dans les caisses de l'Europe", a poursuivi le candidat trotskiste.
"En politique on est servi depuis quelque temps", a ironisé M. Poutou, après avoir taclé Serge Dassault, récemment condamné pour blanchiment de fraude fiscale, qui bénéficie d'une "clause humanitaire", car "trop vieux pour faire de la prison", selon le candidat du NPA, ou encore Patrick Balkany. Il a dénoncé les "politiciens corrompus, déconnectés de la réalité".
"Le FN se dit anti-système mais se protège grâce aux lois du système avec son immunité parlementaire et refuse d'aller aux convocations policières, donc peinard!", a lancé M. Poutou. "Nous, quand on est convoqué par la police, nous n'avons pas d'immunité ouvrière, on y va", a ironisé celui qui est ouvrier chez Ford, suscitant des applaudissements dans la salle.
Interrogée sur le même sujet de l'exemplarité en politique quelques minutes plus tard, Nathalie Arthaud a à son tour critiqué en le regardant dans les yeux le candidat LR: "Quand on entend toutes ces leçons de morale, qui viennent d'en haut, quand on entend M. Fillon dénoncer les cheminots qui sont des privilégiés, dénoncer l'assistanat, alors que lui-même s'accorde quand même des largesses on va dire, pour être gentil", a-t-elle déclaré.
Et se tournant vers Mme Le Pen, installée juste à sa gauche: "vous nous faites des leçons de tolérance zéro en permanence pour les jeunes, il ne faut rien accepter, et vous ne vous rendez pas à la convocation des juges!", a-t-elle lancé. "Quand on est travailleur, quand on est ouvrier, quand on est au chômage, des comptes, on en rend tous les jours, même quand on est malade, qu'on est en arrêt maladie, qu'on a parfois une maladie grave, on est contrôlé, à domicile, on vient voir si on est bien là, si on est bien malade", a argumenté la candidate.
Elle a appelé de ses voeux, prenant l'exemple de la Commune, des élus "révocables" et qui soient "payés au salaire d'un ouvrier qualifié (...) y compris les hauts fonctionnaires".
Plus d'une heure plus tard, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste a répété à l'adresse de François Fillon: "il parle de la dette mais ça l'empêche pas de se servir dans les caisses".
A quoi, M. Fillon a réagi: "oooh, oooh, oooh", a-t-il commencé. "Je vais vous foutre un procès", a ajouté le candidat mis en examen mi-mars notamment pour détournement de fonds publics.
Sur les réseaux sociaux, la sortie de Philippe Poutou a été largement commentée, obtenant le soutien de certains Français considérant que le Bordelais, salarié de chef Ford à Blanquefort, dit tout haut ce que beaucoup pensent.
En faite Poutou, faut le nommer éditorialiste!
— Cosimi Julien (@juliencosimi) April 5, 2017
Dans cette minute c'est le seul à dire ce que l'on pense tous... https://t.co/2QI1zqtFpH