A quelques jours de la clôture du dépôt des parrainages, l'élu de Bordeaux Philippe Poutou et son parti le NPA peinent à obtenir les 500 signatures nécessaires à une candidature à l'élection présidentielle. Mais le parti anticapitaliste, qui rappelle s'être retrouvé dans une situation similaire en 2017, assure que la course n'est pas perdue.
C'est une course contre la montre. A cinq jours de la date limite de réception par le Conseil constitutionnel des parrainages, certains candidats peinent à réunir les fameuses 500 signatures. Parmi eux, figure le Girondin Philippe Poutou, candidat du Nouveau parti anticapitaliste.
Au dernier décompte publié sur le site du Conseil constitutionnel, ce dernier avait récolté 243 parrainages. De quoi laisser penser que le candidat anticapitaliste aura de grandes difficultés à réunir le nombre de parrainages nécessaire d'ici la fin de semaine. Mais ce dernier refuse de considérer que la course est perdue d'avance, et répond dans un tweet aux journalistes enterrant d'ores et déjà sa candidature.
"Toujours dans la course"
Dans un communiqué publié ce lundi, le candidat du NPA ne nie pas se trouver en difficultés, mais assure que le "décompte officiel ne représente pas la réalité des parrainages recueillis".
"Pour preuve, il y a cinq ans, à huit jours de la clôture, nous avions 245 parrainages officiellement comptabilisés. Or, nous avons, à la fin, recueilli 573 parrainages", rappelle le NPA
La réalité est que nous avions hier soir 365 parrainages assurés, contre 356 au même moment il y a cinq ans. Nous en recevons actuellement plus de 25 par jour.
Communiqué de presse du NPA
S'il assure que son candidat est "toujours dans la course", le NPA reconnaît avoir des "craintes" et renouvelle son appel aux parrainages. Les élus et élues ont jusqu'à vendredi 18 heures pour faire parvenir leur parrainage au Conseil constitutionnel.
"Légitimes et utiles au débat public"
Pour rappel, la loi impose aux candidats à l'élection présidentielle d'avoir réuni d'ici le 4 mars, 500 parrainages d'élus. "Ceux-ci doivent représenter au moins 30 départements ou collectivités d'Outre-mer et moins d'un dixième des parrainages doivent parvenir d'un même département ou collectivité", précise le Conseil constitutionnel sur sa page dédiée à l'élection.
Invité de France Info le 21 février, Philippe Poutou avait qualifié de "bataille de dingue" la quête des 500 parrainages. "Nous avons rencontré plus de 1 000 maires ces derniers mois qui sont dans la catégorie des hésitants ou des hésitantes. Et là il faut qu'on les convainque du fait qu'on est légitimes et utiles au débat politique", expliquait-il avant de regretter une loi "antidémocratique, qui favorise les partis qui ont déjà des élus".
Une troisième candidature
Philippe Poutou a déjà été à deux reprises candidat à l'élection présidentielle. En 2012, il avait défendu la voix anticapitaliste pour la première fois. Alors ouvrier et syndiqué CGT au sein de l'usine Ford de Blanquefort, il avait été investi par le parti pour succéder à Olivier Besancenot. Il avait alors obtenu 1,15 % des votes du premier tour.
Cinq ans plus tard, Philippe Poutou se lançait dans une nouvelle campagne présidentielle, et obtenait 1,09% des suffrages exprimés. Il a notamment marqué les esprits lors d'un débat opposant les candidats au premier tour, où il s'en était pris, sous les applaudissements du public, à Marine Le Pen et François Fillon, visés par des enquêtes pour des soupçons d'emplois fictifs.
Depuis 2020, Philippe Poutou est élu dans l’opposition au conseil municipal de Bordeaux avec Bordeaux en Luttes, qui allie le Nouveau Parti anticapitaliste, la France insoumise ainsi que des gilets jaunes et des citoyens. Un collectif traversé depuis plusieurs semaines par des divisions et des querelles internes, ayant entraîné la démission de l'élu "gilet jaune" Antoine Boudinet.