Sept individus ont été interpellés après le cambriolage de l' entrepôt d’un négociant en vin à Bordeaux. Le directeur de la police judiciaire nous explique quel est le profil de ces personnes. Parmi elles, on compte un négociant chinois qui avait déjà revendu les grands crus en Asie.
C’est une affaire sur laquelle la police judiciaire accepte de s’exprimer. Et pour cause, elle s'est soldée par sept interpellations la semaine dernière. Le butin était estimé à 800 000 euros. Un heureux dénouement qui délie les langues. « On est confiant car cette réussite va mettre un coup d’arrêt mais provisoire", nuance Christian Sivy, directeur zonal de la police judiciaire de la Nouvelle-Aquitaine.
Déjà en décembre dernier, un vaste réseau de voleurs et receleurs de grands crus d’une valeur de cinq millions d’euros était démantelé. Christian Sivy, revient pour nous sur cette nouvelle opération qui a conduit à l’interpellation de sept personnes dans l’agglomération bordelaise la semaine dernière.
Il faut être modeste dans la réussite. Mais c’est vrai qu’on est attaché à cette affaire, car elle revêt un aspect de l’économie locale.
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Des soupçons confirmés grâce à la surveillance de la BRB et BRI
« Les investigations, la surveillance, et l’exploitation d’éléments techniques, ont permis de s’orienter vers des individus, parfois membres d’une même famille, pour participation au vol, ou au stockage, ou à l'écoulement du butin », explique Christian Sivy. « La surveillance de ces individus par la BRB (Brigade de répression du banditisme) et la BRI (Brigade de recherche et d'intervention) a permis de confirmer nos premiers soupçons ». Pour rappel, le vol a été perpétré un week-end de septembre dans l’entrepôt d’un négociant à Bruges, près de Bordeaux. Plus de 1.600 bouteilles ont été dérobées. Et pas n’importe lesquelles. Il s’agit essentiellement de vin prestigieux tels que Pétrus, Château Latour ou encore Haut-Brion. Le lieu précis de cet entrepôt n’a pas été révélé pour des raisons évidentes.
Une cinquantaine d’enquêteurs mobilisée pour les interpellations
Mardi 26 janvier, la police est intervenue simultanément à Bordeaux, Mérignac, Artigues-près-Bordeaux, Saint-Loubès, et Blanquefort. « Une cinquantaine d’enquêteurs a été mobilisée. Sept personnes ont été interpellées. L’une d’entre elles a menacé un enquêteur avec une arme d’épaule. Les différentes perquisitions ont permis de retrouver la moitié du butin, principalement des grands crus ». Près de la moitié du butin, soit environ 800 bouteilles, ont en effet pu être récupérées par la police.
Un négociant chinois interpellé
"Les personnes interpellées étaient connues de la police pour faits de délinquance moyenne, type vol, usage de stupéfiants, recel, ou violence", détaille Christian Sivy. "Parmi celles-ci, on a aussi un homme chinois qui est lui-même négociant à Bordeaux et qui avait acheté une partie du butin en vue d’une exportation à l’étranger », annonce Christian Sivy. Celui-ci était-il au courant que la marchandise achetée était volée ? « On peut imaginer qu’il avait été au courant, la preuve, il a été mis en examen », poursuit le directeur zonal de la PJ. Au moment de son interpellation, il avait déjà écoulé la marchandise sur le marché asiatique.
« Un phénomène prégnant »
" On est satisfait", avoue le directeur de la police judiciarie de la Nouvelle-Aquitaine. "Après, c’est un phénomène qui est prégnant dans la région, avec des préjudices importants. On a démantelé un autre réseau l’année dernière. Une équipe composée par la DDSP et la Section de recherche a permis d’identifier une équipe d'individus commettant des vols par effraction de même type avec des négociants comme victimes. C’était fin 2020 ».
Les sept personnes interpellées mardi ont été mis en examen vendredi 29 janvier pour vol aggravé, recel de vol aggravé, association de malfaiteurs notamment. Trois ont été placées sous contrôle judiciaire, et quatre ont été écrouées.
