PORTRAIT. Vigneronne de mère en fille, Alexia Eymas a répondu à "l'appel de la terre et de la vigne"

En sécateur dans ses vignes ou face aux clients dans les dégustations, Alexia Eymas vit son métier de viticultrice à 100%, à Saint-Palais, en Gironde à la limite de la Charente. Elle a cherché à s'adapter à la conjoncture actuelle en valorisant son vin tout en ouvrant son domaine à l'œnotourisme.

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Comme si le destin se rappelait à elle, Aurelia Eymas parle de la passion du vin et de la vigne qui, comme son arrière grand-mère, sa grand-mère et sa mère avant elle, l'a ramenée sur le chemin de la viticulture. "Et ma mère qui a épousé mon père qui avait des vignes (...)J'ai une sœur aussi !", sourit-elle. Elle semble croire à cette évidence, alors qu'elle se destinait à une autre carrière avec des études en sciences politiques. Un parcours qui l'aura sans aucun doute nourrie et décidée à défendre cette profession de viticultrice, exigeante et passionnante.

Une propriété transmise de mère en fille

"Ça, c'est la propriété familiale, qui se passe de mère en fille depuis mon arrière-grand-mère, en 1884..." La voix est joyeuse et pleine de fierté quand Alexia nous invite à faire le tour du domaine, Château Maison Neuve. Le domaine, de 45 hectares, l'occupe à plein temps.

"C'est un métier où on est occupé tout au long de l'année". Car la vigneronne participe à toutes les activités, de la taille à la dégustation. Cette variété semble lui plaire :  "on fait à peu près quinze métiers différents !"

Avant le printemps, la taille est sans doute la tâche la plus fastidieuse. La taille, le tirage des bois, le pliage... tout l'intéresse. Si c'est un métier de femme ? "Oui, c'est un travail de femme : ça n'est pas antinomique !" Et si cela peut être un peu physique parfois, elle répond dans un sourire : "pas besoin d'aller à la salle de sport !"

"J'aime travailler les monocépages"

Dans le chai, elle est également à son affaire. Elle s'occupe de la vignification, des assemblages. Ici on produit 150 000 bouteilles, dix cuvées en rouge, blanc et rosé. Dans ce rôle-ci, elle est à l'aise. L'envie de partager son savoir-faire, son plaisir du goût. "Moi j'aime bien aussi travailler des mono-épages : des 100% Malbec, des 100% Cabernet-Sauvignon, quand le climat nous le permet".

S'adapter à la conjoncture

Les vins de Bordeaux connaissent une crise sans précédent et la crise du Covid a forcé chacun à se remettre en question. Il en est de même pour cette famille de viticulteurs. C'est à ce moment-là qu'elle décide de refaire la longère "qui était en ruine", "pour diversifier l'activité à travers la location de gîtes".

Dans cette belle bâtisse de pierres blondes, elle reçoit désormais pour les dégustations, mais c'est également un endroit qu'elle loue pour des occasions : séminaires, mariages et même défilés de lingerie... "Cela entraîne un petit peu de vie aussi dans nos villages !"

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